Hellfest 2025 : Out of Bounds - Jour 2 // Clisson, 20/06/2025
- Par Romain D.A.
- Le 01/08/2025
- Dans Live-reports

Deuxième journée au Hellfest 2025, toujours sous des températures caniculaires mais pas de quoi faire reculer les festivaliers qui s’amassent devant les scènes. Fort heureusement, des bénévoles sont postés à l’entrée du site pour nous arroser avec des pistolets à eau. Equipés de toutes les protections possibles contre le soleil, c’est parti pour une nouvelle journée et beaucoup de groupes sont très attendus en ce vendredi, notamment en Mainstage où les femmes sont à l’honneur.
On retrouve notamment des groupes 100% féminins comme KITTIE et THE WARNING, des formations menées par des chanteuses de talents comme Courtney LaPlante avec SPIRITBOX ou encore WITHIN TEMPTATION et la flamboyante Sharon den Adel, sous oublier quelques artistes solos comme Charlotte Wessels (ex-DELAIN) et le phénomène Brutal Pop SUN. Coté Altar, c’est une journée dédié au Thrash Metal et on y retrouve des pointures du genre comme TANKARD (membre du big four allemand) ou encore EXODUS, tandis qu’à la Temple, c’est le Folk et le Pagan qui sont mis à l’honneur avec notamment SOWULO qui devient peu à peu une référence du Neo-Folk Néerlandais, et certainement l’un des plus gros phénomène des années 2020, WIND ROSE et leur imagerie autour de la mythologie des Nains. Sans oublier THE HU se retrouve en Mainstage cette année, ainsi qu’HEILUNG. Et c’est également le soir de MUSE qui fait son entrée parmi les Hall Of Famers du festival, en outre toutes les grosses têtes d’affiches.
On retrouve SUN en ouverture qui, malgré l’heure matinale, a su rassembler à son grand étonnement, en particulier pour une artiste qui incarne un oxymore radical : une hybridation authentique de Pop et de Metal. Une performance qui symbolise le positionnement du festival et qui a conquis un public secoué et possédé. CACHEMIRE fera également dans l’extravagance, les musiciens étant vêtus de blanc avec des jupes, un visuel vestimentaire qui contrastait avec l’ambiance metal habituelle du site. Une spectacle surprenant dès le matin, avec un son musclé, une présence visuelle forte et un premier wall of death, le groupe a prouvé qu’il pouvait tenir tête à des têtes d’affiche, tout en imposant un rock français sans compromis. Il en sera de même pour MORGARTEN, l’une des révélations du Cernunnos Pagan Fest de cette année, un groupe qui a su tout autant fédérer à la Temple avec un Folk Metal teinté de Black, une musique à la fois brutale et atmosphérique au cœur des contes et légendes Suisse.
Loin de DELAIN, Charlotte Wessels s’est totalement détachée dans son ancien groupe en offrant un renouveau créatif qui nous montre la chanteuse sous un autre angle. Mêlant introspection, élégance mélodique et influence symphonique, Charlotte a livré un moment apaisé mais plein d’émotion. Malgré l’énergie générale du festival, Charlotte a su imposer un moment d’attention introspectif. Aujourd’hui, la chanteuse s’affirme d’avantages avec chants doux portés par une démarche bienveillante avec des messages de préventions contre la chaleur. Autre moment d’introspection, celui offert par BELORE et ses voyages fantastiques façon Seigneur des Anneaux. Entre brutalité du black metal, envolées atmosphériques et récits épiques, les Français nous ont porté à travers un univers différent du nôtre, un moment d’évasion à travers campagnes verdoyantes et forêts enchantées.
Autre voyage, dans le temps cette fois, avec DIRTY SOUND MAGNET. Le trio Rock/Blues inspiré des années 70 nous a délivré une performance énergique malgré la chaleur accablante avec un son psychédélique, une fraicheur et une modernité indéniable. Avec une esthétique à la fois vintage et contemporaine, mêlant puissance et poésie, les Suisses ont su nous proposer un voyage musical quasi hallucinant qui a su captiver un public varié, même en pleine journée. Une vraie démonstration de maîtrise instrumentale et de charisme scénique. De leur côté SKILTRON, groupe Argentin installé en Europe, représente une version celtique du power metal, mêlant bagpipes, énergie guerrière et mélodies épiques. Le groupe a largement contribué à l’ambiance festive de la Temple qui continuera jusqu’à tard dans la nuit avec les groupes qui suivront. Pour l’heure, c’est le réveil matin avec SKILTRON, un folk‑metal énergique et festif, véritable appel au mosh et aux émotions celtiques.
Fidèle à leur style old school mais néanmoins efficace, le groupe Dano-Suisse BURNING WITCHES a su imposer sa signature sur une scène réputée difficile mais leur heavy metal sans fioriture a clairement trouvé son public malgré la forte chaleur et l’après‑midi avancée. Entre la puissance vocale de la charismatique chanteuse Laura Guldemond et les riffs percutants du quatuor d’instrumentistes solides, notamment l’excellente guitariste Courtney Cox. BURNING WITCHES a relevé le challenge de s’imposer dans l’après-midi sur la scène Altar avec un show carré, sans mise en scène superflue, mais d’une efficacité redoutable.
THE WARNING – Mainstage 1 – 15h05
S’il y a bien un groupe 100% féminin qui cartonne depuis quelques années déjà, c’est bien le trio Mexicain THE WARNING. À 15h05, sous une chaleur avoisinant les 37 °C, les sœurs Villarreal ont embrasé la Mainstage 1. Malgré la canicule, leur prestation a été d’une précision chirurgicale et d’une énergie contagieuse. Dès les premières secondes, le public a afflué pour ce trio aux allures juvéniles mais à la maturité scénique impressionnante. L’alternance entre passages en anglais et en espagnol a conquis un public international, sensible à l’identité du trio qui a fait preuve d’un professionnalisme technique et d’un charisme naturel qui ont impressionné même les amateurs de metal plus extrême.
Avec une identité forte, THE WARNING a prouvé au Hellfest qu’elles avaient toute leur place parmi les grands noms de la scène rock/metal.
Vinyluxxe : Quoi de mieux pour démarrer une seconde journée sur les terres brûlantes de Clisson que le thrash metal aiguisé de NERVOSA. C’est dans une Altar remplie et bouillonnante que la formation féminine brésilienne va délivrer un set explosif et bourré d’une énergie dévastatrice. (Lire la suite)
MÅNEGARM – Temple – 16h50
On approche de la fin de l’après-midi et c’est au tour de MÅNEGARM de prendre place à la Temple. Mêlant riffs puissants et atmosphères nordiques, le combo Suédois a transformé la Temple en un rituel viking moderne, oscillant entre mélancolie épique et élan guerrier. C’est un groupe qui est plutôt sous-estimé voire sous-coté et pourtant ce sont des vétérans du genre qui ne sacrifient ni émotion ni intensité. Le combo apporte une continuité folk-black puissante et cohérente avec l’ambiance de la journée, déjà amorcé par MORGARTEN quelques heures plus tôt.
Avec des titres comme Hervors arv, la désormais culte Odin Own Ye All ou encore Hemfärd, le groupe propose une expérience scénique immersive, un moment de communion entre le public et une musique aux racines nordiques fortes. L’énergie envoyée par le groupe Scandinave était palpable malgré la journée chargée, une prestation qui s’est imposée comme un moment de respiration épique sous le soleil clissonnais. MÅNEGARM a offert un set dense, immersif et authentique sur la Temple. Entre mélodies nordiques et puissance metal, ils ont imposé une atmosphère à la fois rituelle et explosive. Une performance marquante pour les amateurs de pagan metal en quête d’authenticité.
La journée heavy/thrash se poursuit sous l’Altar avec 3 INCHES OF BLOOD, groupe canadien qui s’était dissout en 2015 pour revenir plus fort en 2023 et a retrouvé les scènes européennes en 2025. Le Hellfest, véritable institution du heavy metal, était incontournable pour leur come‑back. Les canadiens ont délivré un set agressif et furieux, taillé dans un heavy / power metal agile, agressif et sans compromis, proche des origines du Thrash. Entre les aigus charismatiques de Cam Pipes et les riffs acérés des guitares de Justin Hagberg & Shane Clark, le groupe a électrisé la fosse. 3 INCHES OF BLOOD un show puissant, sans fioritures, ancré dans le classicisme metal mais avec une dynamique actuelle.
Style différent mais même énergie du côté des mainstages avec SPIRITBOX. Malgré la chaleur suffocante, la voix de Courtney LaPlante avec été parfaite, tour à tour aérienne et rugueuse. La maîtrise était totale, la précision extrême des morceaux joués, les transitions visuelles et les ambiances savamment dosées. SPIRITBOX a littéralement électrisé la Mainstage 2 avec une performance d'une intensité rare, qui confirme une fois de plus qu'ils incarnent l'avenir du métal moderne – et qu'ils pourraient très vite devenir tête d’affiche mondiale.
SOWULO – Temple – 18h40
Quel plaisir de retrouver SOWULO, notre révélation du Cernunnos Pagan Fest 2023, ici au Hellfest. Le projet du musicien Néerlandais Faber Horbach a proposé un concert à la fois spirituel et entraînant à l’instar de WARDRUNA et HEILUNG. SOWULO tisse une musique folk païenne moderne, empreinte d’instruments anciens tels que le carnyx, la harpe celtique ou encore le nyckelharpa. Entre tradition païenne et sensibilité contemporaine, Faber et ses musiciens lives délivre un set à la fois hypnotique mais aussi entrainant avec le jeu de percussions très appréciable, notamment sur Wulfwiga. La setlist, entre mélodies anglo-saxonnes et textures instrumentales ancestrales, a créé une atmosphère à la fois immersive et moderne.
SOWULO a offert un concert profondément personnel et sincère, à la croisée des traditions ancestrales et d’une approche musicale contemporaine et entraînante. Plus qu’un show, un rituel sonore où l’on ressort transformé. Un moment rare et précieux dans la programmation du Hellfest 2025.
Les légendaires Allemands de TANKARD étaient de retour au Hellfest après leur passage en 2010. Connus pour leur thrash metal énergique teinté d’humour et leur amour de la bière, ils n’ont pas déçu : un show dans la plus pure tradition allemande du genre. Le chant d’Andreas “Gerre” Geremia, mi-hurleur mi-comique, est un moteur de bonne humeur pour une ambiance joviale et accueillante. La formule thrash épurée mais percutante, parfaitement calibrée pour engager la foule. Un concert de pur thrash, direct et efficace, apprécié malgré son classicisme. Puis une fois n’est pas coutume, nous allons vous parler d’un concert de la Hell Stage car il s’agit d’un groupe français qui nous soutenons depuis quelques années, DEATHAWAITS.
Pas besoin de mise en scène, le groupe lyonnais choisi l’efficacité. Loin de la foule des grosses scènes, DEATHAWAITS a su attirer bon de nombre de festivaliers malgré l’horaire, ce qui leur donne encore plus d’énergie pour délivrer un set de 45 minutes, un show totalement maîtrisé, entre solos et rythmiques qui s’enchainent sans faille. Leur concert est marqué par une ambiance intime mais intense, typique des sets sur la Hell Stage, avec un public proche et un son sans fioritures. DEATHAWAITS a solidement représenté la scène death metal locale en offrant un set sans prétention mais intense, montrant que la passion peut transcender l’état statique d’un chanteur et tenir tête à des créneaux plus prestigieux.
THE HU – Mainstage 1 – 20h35
Après avoir fait déborder la Temple jusqu’à la cathédrale en 2023, les Mongoles de THE HU étaient de retour à Clisson et sur une scène bien meilleure pour ses fans : la Mainstage 1. Malgré la chaleur qui commence enfin à faiblir, la foule était immense, attirée par la promesse d’un show mêlant culture mongole et énergie heavy metal. Avec une scénographie imposante d’inspiration Mongole et une statue gonflable de Gengis Khan, pour effet visuel soigné et un crowd totalement emballé. Pour rappel, THE HU est le premier groupe metal nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix en 2022, un statut confirmé sur cette scène majeure.
La présence sur scène est tonitruante, entre le son massif des morin khuur et les chants diphonique, avec des morceaux comme Yuve Yuve Yu, Wolf Totem ou encore This Is Mongol qui sont devenus des incontournables. Leur reprise de The Trooper d’IRON MAIDEN en version Mongol a été un des points culminants du set, engendrant un déchaînement des festivaliers entre pogos et slams.
THE HU ont confirmé leur statut de phénomène mondial du metal folk avec un set impressionnant sur la Mainstage 1 du Hellfest 2025. Alliant traditions mongoles et puissance électrique, ils ont transformé la scène en une muraille sonore vivante, portée par une mise en scène martiale et immersive. Un moment fort, électrisant, et sans doute l’un des plus marquants de l’édition.
WITHIN TEMPTATION – Mainstage 2 – 21h45
Le crépuscule s’amorce et on peut enfin commencer à respirer après cette journée infernale en termes de températures. WITHIN TEMPTATION est également là pour nous rafraichir avec un concert qui s’annonce tout aussi puissant et intense qu’en 2023. (Lire la suite)
Vinyluxxe : Quel fan de Doom sur cette planète ne rêve pas de voir un jour le groupe mythique PENTAGRAM sur scène. Depuis maintenant un demi-siècle, la formation américaine à la discographie plus qu’éclectique, arrive encore à donner des concerts de patrons. (Lire la suite)
Vinyluxxe : Si pour le nouveau public venant au Hellfest la violence se résume à la Warzone, il fallait être à l’Altar ce Vendredi soir pour voir de ses propres yeux ce qu’est un concert brutal et qui dépasse la vitesse de la lumière. (EXODUS) (Lire la suite)
WIND ROSE – Temple – 22h50
S’il a bien un groupe qui aurait mérité un slot en Mainstage plutôt qu’à la Temple, c’est bien WIND ROSE. Ce qui s’est passé avec THE HU il y a deux ans se reproduit cette année avec ce groupe qui incarne le "Dwarf Metal", où plutôt du Power/Folk avec une imagerie autour des Nains, le tout inspiré par l’univers de Tolkien et de la mythologie nordique. Leurs thèmes racontent des épopées naines, souvent teintées d’humour et d’héroïsme dans un style festif et guerrier. Le frontman, déguisé en forgeur nain (casque, armure, fourrure), a harangué la foule avec un charisme quasi théâtral.
L’ambiance était totalement festive, entre un public muni de pioches gonflables et wall of death spontané. Chaque morceau joué était accueilli avec enthousiasme et l’interaction avec le public était total. L’ambiance atteindra son paroxysme pendant Together We Rise avec son refrain fédérateur, idéal pour l’explosion finale sur leur fameuse reprise de Diggy Diggy Hole, une véritable ferveur qui s’empare de tous les festivaliers présents que ce soit à l’intérieur de la Temple ou ses abords.
WIND ROSE a offert un show festif, aérien et profondément fédérateur, Pendant une heure, ils ont transporté le public dans leur univers Tolkienien grâce à un power metal chorégraphié, un engagement visuel costumé et une énergie collective qui faisait mouche. Leur set était l’un des moments forts du Hellfest 2025 et qui restera longtemps dans les annales du festival.
MUSE – Mainstage 2 – 23h05
Une tête d’affiche attendue pour certains, boudés par d’autres. Cette venue est le reflet de la volonté du Hellfest de faire venir des artistes rock qu’on n’aurait pas pu imaginer il y a encore quelques années. MUSE était au rendez-vous ce soir, mais avec quelques couacs. Le groupe a livré un concert spectaculaire visuellement et émotionnellement, mais entaché par un problème de mixage important : la guitare de Matt Bellamy était quasiment inaudible pendant une grande partie du set, et sa voix était sous-mixée, un souci finalement corrigé en cours de show. Malgré les critiques initiales, le set a finalement conquis une foule résiliente et passionnée. Grâce à une scénographie sobre mais immersive avec des écrans LED, de la pyro, vestiaire cyberpunk, MUSE a réussi à installer une ambiance collective puissante. On saluera une reprise de l’intro de Stranded de GOJIRA, une prise de risque pour le groupe.
Le combo a finalement su rattraper un démarrage un peu fructueux, et a su fédérer avec ses classiques comme Hysteria ou Urprising. MUSE a confirmé qu’ils pouvaient porter un show tête d’affiche malgré les critiques initiales quant à leur présence dans un festival metal. Le show a culminé avec puissance et émotion, mais reste entaché par une mise en production technique défectueuse au démarrage.
HEILUNG – Mainstage 2 – 00h40
Contrairement aux éditions précédentes où ils jouaient à la Temple, HEILUNG accède en 2025 à la Mainstage 2 pour clore la soirée, une première qui marque une reconnaissance de leur statut unique dans le néo-folk ritualiste. Le show débute avec une courte cérémonie d'ouverture, entre fumées sacrée et invocations poétiques, avant qu'In Maidjan ne lance la transe collective. Le rythme s'intensifie avec la percussion tribale et les voix multiples menant au moment fort : Anoana, jouée de façon absolument magistral, alliant chants gutturaux et ambiances mystiques superbes.
HEILUNG ne fait pas de "show", au sens classique. Il s’agit d’une expérience sensorielle totale, un voyage dans ce qu’ils appellent l’histoire amplifiée (Amplified History), mélangeant textes anciens, rites chamaniques et sonorités archaïques. Le spectacle s’articule en trois temps : ouverture rituelle, cérémonie centrale, fermeture cyclique. Entre les morceaux, aucune pause parlée. Seulement des soupirs, des cris de gorge, des grognements rituels, des pas frappés en rythme, parfois même… le silence. Et cela fonctionne. Le public, massé et pourtant respectueux, reste suspendu aux mouvements des silhouettes drapées de cuir, d’os et de bois.
Maria Franz, éblouissante dans son rôle de prêtresse lumineuse, mène la cérémonie avec grâce et intensité. Sa voix claire, presque irréelle, survole les grondements gutturaux de Kai Uwe Faust et Christopher Juul. HEILUNG, c’était plus qu’un concert : c’était un rite de passage. Une invitation à redevenir sauvage, à ressentir sans comprendre, à communier sans mot. Ce moment a démontré que, même dans l’un des festivals les plus bruyants d’Europe, il y a une place pour le silence, la lenteur, et la transe ancestrale.
On vous laisse avec quelques photos de TROLLFEST.
Crédits photos :
Yordan Krushkov (What The Hell)
Stephan Birlouez (Among The Living)
Hellfest Sun Brutal Pop Cachemire Morgarten Charlotte Wessels Belore Dirty Sound Magnet Skiltron Burning Witches The Warning Nervosa Manegarm Spiritbox 3 Inches of Blood Sowulo Tankard The HU Trollfest Within Temptation Pentagram