Hellfest 2025 : Out of Bounds – Jour 1 // Clisson, 19/06/2025

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Nous voilà reparti pour une nouvelle édition du Hellfest avec une météo qui s’annonce caniculaire. Pour les 18 ans du festival, l’association Hellfest Productions continue de voir les choses en grand et surtout en termes d’affiche.

Pour l’ouverture, on retrouve le phénomène metal-ragga-punk SKINDRED ainsi que les français de DISCONNECTED. S’en suivront des shows tous aussi puissants avec la puissance du black metal Islandais avec MISTHYRMING, les deathcore implacable de MENTAL CRUELTY et FIT FOR AN AUTOPSY, l’énergie brute de JINJER sans oublier le Hardcore japonisant de RISE OF THE NORTHSTAR et la véritable boite de nuit en plein air avec ELECTRIC CALLBOY. Et bien entendu, le concert à la fois puissant et nostalgique de KORN en tête d’affiche.

On retrouve donc SKINDRED sous un soleil de plomb et la première chose qui surprend c’est la tenue de scène du chanteur Benji Webbe. Affublé d’une sorte de manteau de fourrure, le frontman ne lésine pas sur les efforts pour sa performance scénique, à croire que jouer par 38°C ne l’impressionne pas. En tout cas, c’est une bonne entrée en matière pour ce premier jour.

Alors que du côté de l’Altar, DISCONNECTED redouble tout autant d’effort pour performer dans un four (certes sans les UV, mais s’abriter de la chaleur sous les chapiteaux des scènes couvertes n’est pas forcément la meilleur solution). En tout cas le public est au rendez-vous et les Troyens semblent heureux d’avoir eu cette opportunité de jouer au Hellfest après l’annulation de WALKWAYS pour les raisons que nous connaissons. Le groupe se donne à fond pour présenter sa musique et toute la fougue de son metal moderne.

Vinyluxxe : Cette dix-huitième édition du Hellfest vient de démarrer, et quoi de mieux pour faire patienter les fans du tant espéré groupe SYSTEM OF A DOWN que de faire venir le side-project du bassiste Shavo Odadjian. (Lire la suite)

MISTHYRMING – Temple – 17h15

Le groupe de black metal du jour à ne pas manquer c’étaient les Islandais de MISTHYRMING et ils ont inauguré la Temple comme il se doit. C’est dans une ambiance intensément brutale et rituelle que le combo prend place, avec des tenues menaçantes et un corpse paint évoquant des brulures causées par de la lave, comme s’ils ressortaient d’un des nombreux volcans d’Islande. Le set débute avec Orgia joué avec une synchronisation mécanique, batterie implacable, riffs déchirants et furie vocale de D.G.. Les transitions entre morceaux se faisaient comme des rituels visuels et le show est une véritable immersion sensorielle ans un black metal viscéral et ritualiste.

Le frontman D.G. s’affirme comme compositeur visionnaire dont la signature vocale et instrumentale façonne l’identité du groupe. Les festivaliers semblent absorbés la prestation scénique du combo, entre hochements de tête et quelques premiers slams. C’est un véritable chaos maitrisé dans une scénographie sombre et minutieuse, dans une dissonance frénétique, une véritable démonstration de black metal viscéral. MISTHYRMING nous aura proposé une expérience parfaitement adaptée pour la Temple, une audition intense où la frénésie et le rituel se rencontrent. Les Islandais auront poussé les curseurs au maximum pour nous faire vibrer au son de leur black metal aussi douloureux qu’exalté.

Vinyluxxe : S’il y a bien un concert qui a mis tout le monde d’accord sur la scène de la Valley ce Jeudi 19 Juin, c’est bien celui des Norvégiens de SLOMOSA ! Le groupe, fidèle à un Stoner dans la plus pure des traditions, secoue et enchante le public avec des morceaux percutants. (Lire la suite)

De leur côté sous l’Altar, MENTAL CRUELTY nous offre une joli mix entre Deathcore brutal et blackened death sympho. Le groupe Allemand originaire de Karlsruhe nous délivre une performance explosive. Entre growls profonds, breakdowns puissants et passages orchestraux, leur son a été propulsé dans les sphères les plus extrêmes du festival.

THY CATAFALQUE – Temple – 18h45

Projet hongrois mené par Tamás Kátai, THY CATAFALQUE a projeté la Temple dans un maelstrom sonore multidimensionnel mêlant black metal, folk hongrois, dynamique progressive et orchestrations immersives. C’est tout un collectif de sept musiciens qui gravitent autour de Kátai. Sur scène, jusqu’à quatre vocalistes partageaient la scène, répartissant chants clairs féminins, growls masculins et cris déchaînés. Kátai, discret derrière sa basse, exprimait cependant une profonde satisfaction à être parmi le public.

Chaque composition a exploré différentes facettes de l’identité du groupe : riffs heavy ou délirants, crescendos atmosphériques ou rythmiques doom, chants clairs mêlés à des growls puissants, ce qui résume tout le côté avant-gardiste du projet. La présence d’instruments non classiques — violon, claviers, percussions — a accentué l’aspect kaléidoscopique du live, rendant chaque morceau visuellement et auditivement riche.

THY CATAFALQUE a livré un des moments les plus singuliers de cette première journée du Hellfest. Un set à la fois brut, rêveur, complexe et accessible ; une performance live qui a prouvé que ce projet studio est désormais pleinement conscientiel scéniquement.

Retour en mainstage avec AIRBOURNE et c’est toujours une des valeurs sûre du festival en s’y étant produit sept fois en comptant 2025 et les deux passages à la double édition de 2022. Les australiens mené par Joel O’Keeffe ont, une fois de plus, fait exploser l’énergie : hard rock australien, huit titres de punch et show visuel, le public en redemande malgré la température infernale.

Vinyluxxe : Concernant CHAT PILE, l’aura de ce groupe américain fait depuis quelques années trembler les institutions de la musique Noise Rock. (Lire la suite)

En parallèle sous l’Altar, on retrouve FIT FOR AN AUTOPSY qui joue au Hellfest pour la première fois et c’est certainement l’un des shows les plus intenses de l’édition 2025. Entre brutalité, groove et message puissant, le groupe distille un deathcore évolué avec une lourdeur et une précision technique. Mené par le producteur Will Putney, ce dernier a su recréer sur scène la précision chirurgicale de leurs albums, rendant chaque changement rythmique percutant. Le frontman Joe Badolato a donné toute sa puissance set grâce un chant guttural viscéral tout en étant soutenu par une rythmique implacable. FIT FOR AN AUTOPSY a livré une performance écrasante et émotionnellement chargée, parfaitement calibrée pour l'Altar.

Juste après sous la Temple on retrouve un habitué, alternant entre son projet solo et son groupe légendaire d’une année à l’autre. Vegard Sverre Tveitan, alias IHSAHN, est revenu en cette 18ᵉ édition pour un dixième passage à Clisson. Musicalement différent par rapport à EMPEROR, IHSAHN évolue dans un style plus progressif. Entre riffs complexes, blasts carnassiers, moments atmosphériques apaisants, le Norvégien a interprété ses titres avec élégance et précision. Ihsahn était comme en état de grâce, concentré et souverain, parfaitement en phase avec son dernier opus.

JINJER – Altar – 21h50

Certainement l’un des groupes les plus attendus bien qu’il aurait été plus judicieux de les mettre en mainstage comme en 2022. C’est finalement la tête d’affiche du jeudi sous l’Altar, que l'on retrouve les Ukrainiens de JINJER avec une Tatiana Shmayluk toujours aussi charismatique. On s’y attendait, ce slot a attiré une foule colossale si bien que l’Altar débordait de tous les côtés au point que certains festivaliers ont du se contenter de l’écran posté à l’entrée de la tente. Dès les premières notes de On The Top, nous assistons à une ouverture explosive. Entre growls abyssaux et envolées claires mélodique, Tatiana en impose avec talent et brio.

La setlist tourne autour du dernier effort du groupe, l’album Duél paru en février dernier. On y trouve des morceaux phares de cet opus tel que Duél, Green Serpent ou encore Someone’s Daughter, le tout entrecoupé par des classiques du groupe comme Teacher, Teacher!, Judgement (& Punishment) ou encore I Speak Astronomy. Il manquera peut-être des chanson qui n’ont pas été joués depuis longtemps, Just Another notamment. Le son, l’image et l’ambiance forme un mélange savamment dosé entre passages groovy, progressifs et furie instrumentale. Le lightshow synchronisé avec les morceaux a renforcé l’engagement visuel du public.

Une fois encore, JINJER aura fait des étincelles. La prestation live est à la hauteur de leur réputation, que ce soit la performance vocale de Tatiana qui font d’elle l’une des chanteuses metal les plus talentueuses de tous les temps, et le talent des musiciens, notamment Eugene Abdukhanov qui exécute ses riffs de basse comme personne. JINJER est à juste titre considéré comme l’un des meilleurs groupes live du moment.

Pendant de temps à la mainstage 2, le set de RISE OF THE NORTHSTAR est déjà bien commencé. Le groupe semble avoir remis ses tenues de scènes japonisées au placard pour revenir à un style qui ressemble plutôt à leurs débuts avec le côté délinquant scolaire japonais à l’image de certains mangas. Un petit retour aux sources ne fait pas de mal. Les remplaçants d’ULTRA VOMIT ont dignement mené leur set avec des morceaux toujours aussi emblématique comme Here Comes The Boom, One Love ou encore Demonstrating My Saiya Style. L’énergie est contagieuse entre riffs percutants, refrains slam-friendly et breakdowns calibrés pour la foule massive de la Mainstage 2. L’explosion finale sur Again and Again est un véritable de communion pure avec un public déjà acquis à leur univers.

KORN – Mainstage 1 – 23h30

Après un passage très apprécié lors du premier week-end du Hellfest 2022, le retour de KORN en tête d’affiche de cette année est un événement, un moment intense, extrêmement attendu et largement célébré par les fans présents. Retour sur 1h30 de show avec une setlist de légende. (Lire la suite)

ELECTRIC CALLBOY – Mainstage 2 – 01h05

On termine cette journée en beauté avec une rave party géante en plein air et une ambiance survoltée. Les Allemands d’ELECTRIC CALLBOY ont transformé la plaine de Clisson en véritable dancefloor metalcore, sous un show spectaculaire et festif. L’intro vidéo simulant un briefing comme avant un décollage vers l’espace avec un soundcheck son, lumière, pyro et confettis annonce le ton. Fort d’un public déjà fatigué par la chaleur et l’intensité de la journée, le groupe a insufflé une nouvelle dose d’énergie contagieuse : slam, circlepit, chanter ensemble, pogos géants — difficile de rester stoïque !

La recette est simple, ressortir le meilleur de l’album Tekkno comme Spaceman qui injecte une ambiance folle dans l’assistance. La présence de Frank Zummo, dernier batteur de SUM 41, qui remplace David-Karl Friedrich suite au départ de ce dernier, ne manquera pas d’être remarquée, en particulier lors de la reprise de Still Waiting. Le groupe enchaînera les tubes comme Hypa Hypa, Pump It ou We Got the Moves qui ont provoqué une adhésion massive, tandis que les nouvelles pistes comme Revery ont confirmé leur montée artistique, et c'est sans oublier le tube Ratatata qui avait été joué sur la même scène un an plus tôt par BABYMETAL. Le duo de chanteurs (Kevin Ratajczak et Nico Sallach) a harangué le public sans relâche, entre performance vocale et interaction scénique constante — du fun assumé mais professionnel. 

ELECTRIC CALLBOY a offert l’un des moments les plus joyeux, fédérateurs et visuellement marquants de la première journée, entre explosions de bonne humeur, énergie collective et spectacle visuel ultra-travaillé. À la fois délirant et impeccablement exécuté, leur show a transformé la fatigue et la chaleur en une communion festive, un moment qui a marqué les esprits et confirmé leur statut de groupe incontournable du metal moderne.

On nous laisse avec ces quelques photos d’APOCALYPTICA, KIM DRACULA, IMMINENCE et ALCEST qui ont également marqué cette première journée de festival.

Crédits photos :

Yordan Krushkov (What The Hell)
Stephan Birlouez (Among The Living)

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