Folkeux, levez vos poings pour saluer TENGGER CAVALRY, accompagné d'INFINITYUM et de TELPERION - Le Klub - 12/08/2017

A mon grand regret, j’arrive un peu en retard dans une salle presque comble, et je n’ai pas pu profiter du set entier d’INFINITYUM, qui ouvre le bal. Tout ce que je peux vous dire, c’est que le public brûle déjà d’en découdre ! Les deux chansons auxquelles j’ai pu assister sont très énergiques, portée par la présence scénique du chanteur qui ne s’accorde pas un instant de repos. C’est un Folk Metal aux accents parfois Black qui nous est proposé, avec un réel souci de l’utilisation de sample qui constitue un important background musical pour le groupe. Sur la toute dernière chanson, nous découvrons la voix claire d’un des guitaristes du groupe, qui accompagne les screams du chanteur, et je dois avouer que ce jeune homme, jusque là assez discret à une sacrée voix ! Je regrette presque qu’INFINITYUM ne s’appuie pas davantage sur ce combo scream-chant clair puisqu’un de leur musicien a clairement les capacités pour donner vie à ce duo. Après un dernier salut tout en hurlements, le groupe quitte la scène et laisse la place à leurs amis de TELPERION.

Setlist INFINITYUM :
1- The Beginning Of A New Story (Intro)
2- Once Upon A Legend
3- Ready For The Battle
4- Live to Fight
5- Holy Warrior
6- Corrupt Kingdom
7- Brothers Of Drink
8- Darkest Era

Dès la première chanson, le ton est donné par les Clermontois, ce sera du Folk atmosphérique mais très intense. Il m’arrive de dire que la musique ne s’écoute pas mais se ressent, et bien je peux vous dire que ces gars là l’ont parfaitement compris ! Leurs morceaux me rappellent le merveilleux concert de DORDEDUH au Cernunnos Pagan Fest 2017 (ceux qui ont eu la chance d’y assister comprennent sans doute ce que je veux dire). Quelques explications du chanteur me permettent de comprendre que leur claviériste est en Nouvelle-Zélande et que leur violoniste a récemment quitté le groupe, mais ce double manque ne se ressent absolument pas tant le quatuor présent sur scène fonctionne à merveille en petit comité. Les légers soucis techniques (assez vite résolus, je vous rassure), sont l’occasion de découvrir l’univers du groupe puisque le chanteur prend le temps d’expliquer l’histoire derrière certaines de leurs chansons, comme la Bête du Gévaudan (Here Comes The Wolf), le Troll Grendel (Grendel) ou la romance de Merlin l’Enchanteur (In Broceliande To Rest). Moins démonstratif que le chanteur d’INFINITYUM, celui de TELPERION n’en sollicite pas moins le public, l’invitant à chanter avec lui sur certains passages ; d’autant plus qu’il est secondé par un bassiste avide de wall of death (si, si, même dans la petite salle du Klub c’est possible) et de circle pit. La magie opère presque d’elle-même, fédérant le public qui s’en donne à cœur joie dans la fosse ! Le groupe nous propose ses derniers titres comme ceux issus de son premier album, ce qui donne une bonne idée de leur évolution musicale. Personnellement, je suis heureuse de voir qu’ils ont complexifié leurs compositions, sans pour autant renoncer au côté dansant qui marquait leur début. Le set s’achève sur The Final Hour, ce qui nous permet, encore une fois, de crier tous en chœur en réponse à la mélodie de la guitare. Mon bilan à la fin de ce set : je ne connaissais pas du tout TELPERION, mais la prochaine fois qu’ils passent, je cours les voir parce qu’ils ont vraiment une identité et un univers capable de nous transporter le temps d’une chanson comme d’un concert ; mais je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps, voici nos stars de la soirée : TENGGER CAVALRY !

Setlist TELPERION :
1- Wind Rose
2- On The Slopes Of Gergovia
3- Embrace Of The Endless River
4- Release Your Soul
5- In Broceliande To Rest
6- Here Comes The Wolf
7- Grendel
8- Final Hour

A la grande surprise du public, les Américains ont aussi un absent, leur batteur ! Mais ne vous inquiétez pas, ils ont pensé à tout et diffusent les enregistrements de batterie en fond. Les costumes de Nature (un ensemble en soie bleu pâle et une toque de fourrure rouge et or) et Philip (un long manteau noir couvert d’une peau de bête noire et blanche) nous plongent rapidement dans le Nomadic Metal si cher au groupe. Mais c’est véritablement le chant polyphonique qui fait la véritable force de TENGGER CAVALRY puisque le public se tait lorsque le chanteur ouvre une chanson par un passage a cappella. Les titres s’enchaînent, plus épiques les uns que les autres, et les pogos se suivent, toujours plus violents ! Mais nous n’en attendions pas moins des guerriers que sont TENGGER CAVALRY ! Les pauses entre les chansons offrent de multiples moments où Nature nous racontent les déboires du groupe dans les festivals européens, comme lorsque la tente qu’il partageait avec Alex prenait l’eau, et que ce dernier l’a héroïquement sauvée d’une rafale de vent (action brave, saluée par les applaudissements et les rires du public). Le bonheur des musiciens à être devant nous ne fait aucun doute et leur énergie est terriblement contagieuse. War Horse, titre légendaire du groupe et visiblement très attendu ce soir, est l’apogée de ce concert ! Le chant de Nature, doublé par les screams de Philip, ne perd rien de sa puissance et nous entraîne dans les steppes asiatiques. L’utilisation du tovshuur, un instrument traditionnel mongol qui prend la forme d’un luth à deux cordes, renforce également l’identité du groupe. C’est une salle surchauffée que les membres s’amusent à filmer avec leurs téléphones portables. Le temps d’une chanson, ils invitent Paul De Sanctis, chanteur et guitariste du groupe MALPHAS, à les rejoindre sur scène. Ils nous expliquent qu’ils viennent d’achever une tournée américaine avec ces derniers et que leur chanteur, se trouvant par hasard à Paris, en ce mois d’août, a été convié à partager la scène avec eux. Après encore quelques chansons, le groupe quitte la scène, sans céder au rappel réclamé par le public en effervescence. Ils prennent néanmoins le temps de saluer le plus de personnes possibles et vont voler les premiers médiators de la soirée. Je suis un peu déçue que les deux groupes de première partie ait eu un set de 45 minutes chacun, ce qui ne laissait que 50 minutes à TENGGER CAVALRY, mais l’organisation du Klub fait que le concert doit se terminer à 22H, pour laisser la place à une autre soirée. Presque immédiatement après être descendus de scène, les musiciens se mêlent au public pour discuter, faire des photos et dédicacer des CDs.

Setlist TENGGER CAVALRY :
1- Cavalry In Thousands
2- Die On My Ride
3- Cursed
4- Hymn Of The Earth
5- Independence Day
6- To The Sky
7- War Horse
8- A Blade Of Time
9- Tengger Cavalry
10- Wasted
11- Me Against Me

Tous les groupes se retrouveront finalement très longuement devant la salle, en compagnie d’un public nombreux, ravi de pouvoir échanger avec eux.  Nous seront beaucoup à aller finir cette soirée au Black Dog pour prolonger l’ambiance festive et amicale qui s’est instaurée pendant le concert. Le passage de TENGGER CAVALRY en Europe, et plus spécifiquement à Paris, est un événement que je n’aurais raté sous aucun prétexte et le groupe a dépassé mes espérances en livrant un show incroyable ! L’accessibilité des musiciens a été un énorme avantage qui a permis de terminer ce concert aussi bien qu’il avait commencé. Mais je n’en oublie pas pour autant INFINITYUM (que je n’ai malheureusement pas assez pu découvrir) et TELPERION (qui m’a, comme vous l’avez sans doute compris, conquise) que j’aurais plaisir à revoir !

Crédit photos : Matthieu Lelièvre, Acta Infernalis – Deathlinger's Review