Hellfest 2022 Part.2 – Jour 5 // Clisson – 24/06/2022

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Deuxième jour du deuxième week-end et celui-ci s’annonce mal avec la masse de nuage qui recouvre tout le ciel. Beaucoup de festivaliers s’attendaient à essuyer quelques averses si bien que le rayon k-way d’Intersport a été dévalisé ! Une fois de plus la météo nous contraint de rester principalement du côté des scènes couvertes.

Les groupes d’ouvertures sont aux antipodes les uns des autres, notamment entre Temple et Warzone où d’un côté on retrouve NEIGE MORTE, une autre formation française Black Metal qui semble pousser les potards du genre avec un son froid et saisissant qui colle parfaitement au nom du groupe, et de l’autre côté avec SONS O’FLAHERTY qui, comme son nom de l’indique pas, n’est pas Irlandais mais Français, et propose là du Punk Celtique à la DROPKICK MURPHYS et qui est sur un ton assez joyeux. La scène française continue d’être bien représentée, avec DISCONNECTED (avec à la batterie Jelly Cardarelli qui nous avait accordé un interview à lire ici) en Mainstage 2, et avec YAROTZ sous l’Altar. On ne cessera jamais de le dire, la France regorge d’excellents groupes sans aucune prétention et ils méritent d’être mis en lumière ce que le Hellfest sait faire. Plus tard on retrouvera les plus dégantés des Espagnols, les sulfureux CRISIX. Après avoir déjà dézingué les salles françaises lors du Warm-up, c’est au tour de la mainstage 2 de subir leur Ultra Thrash ! Au même moment se produisent FRACTAL UNIVERSE sous l’Altar. Les Nancéens ne font pas dans la demi-teinte joue sur un death technique aux structures complexes. Après leur récente signature chez Metal Blade, le groupe saura se forger un nom à l’international.

Encore sur un groupe qui préfère les capuchons aux corpse paints, comme quoi ce n’est pas que l’apanage de leurs homologues Polonais de MGŁA, GAEREA a le mérite de bouger beaucoup plus sur scène. Formation qui nous arrive du Portugal, on ne peut qu’apprécier leur black tantôt agressif, tantôt quelque peu mélodique avec quelques passages post-black dans les morceaux. Le chanteur bouge d’une manière presque extraterrestre et donnera du corps à sa prestation. En somme, encore une belle découverte, et si le Black Metal est bien représenté, il en est de même pour des styles plus classiques, voir old-school comme les BLUES PILLS qui comme son nom l’indique surfent sur du bon vieux Blue Rock avec leur chanteuse à la voix rauque Elin Larsson et un son plutôt vintage. Le punk est également bien présent avec les petits jeunes de POGO CAR CRASH CONTROL, très attendu en Warzone, qui ont des titres qui partent un peu dans tous les sens, un défouloir assuré.

Et il y a bien sûr le Hard Rock a proprement parlé avec DANKO JONES, qui a toutes les caractéristiques du power trio. C’est d’ailleurs le nom de leur dernier album (leur bassiste John Calabrese nous en a parlé dans notre interview du groupe l’année dernière, à lire ici). Danko et ses comparses font rugir les enceintes et diffuse son rock’n’roll très prenant. Après tout ça, on ne peut que se sentir rechargé pour le reste la journée car, mine de rien, la fatigue se faire de plus en plus sentir et ce n’est pas le mauvais temps qui va aider. Comme nous, beaucoup de festivaliers s’agglutinent sous les scènes couvertes pour éviter les averses, ça nous permet de découvrir WITCHERY dans la foulée. Voilà un groupe qui touche à toutes les bases du metal extrême, histoire sûrement de ne pas se limiter à un style. Et on peut dire que la recette fonctionne, que ce soit le côté Thrash, le Death ou le Black. Ce n’est pas le cas pour nos compatriotes de BENIGHTED mais l’efficacité ça a du bon aussi, le tout à coup de pig squeal de la part de notre cher Julien Truchan et les riffs tranchant de ses camarades, de quoi faire encore plus trembler le sol Clissonnais.

Des grosses guitares qui vrombissent et de la bière, sans oublier quelques bornes d’arcades, on reconnait bien la scénographie de DRAGONFORCE. Pas de demi-mesure pour le combo britannique, les riffs rapides sont là, pas de répit avec eux. Petit pincement de votre la formation sans son emblématique bassiste, notre Frédéric Leclercq national, et le plus étrange est de se dire qu’il joue maintenant avec KREATOR qui se produira sur la même scène au prochain slot ! Mais on peut admirer la jolie nouvelle recrue de session, Alicia Vigil, et on lui souhaite d’être officialisée par la suite. En revanche, il y en a deux qui sont toujours fidèles au poste, les indéboulonnables Herman Li et Sam Totman, THE tandem, surtout sur Through The Fire And Flames qui génèrera l’un des plus gros circles pits du festival. De retour en Temple, on peut enfin découvrir le projet solo d’Ihsahn, frontman d’EMPEROR. On est sur un style totalement différent, certainement l’occasion pour lui de montrer une autre corde de son arc et de jouer autre chose que du Black Metal et bien que certains éléments restent, on est sur quelque chose de plus progressif pour le coup. Quoi qu’il en soit, le musicien rassemble toujours autant un public fidèle.

J’en parlais juste avant, bravant le temps maussade, on retrouve KREATOR en MS avec Frédéric à la basse et on peut dire qu’ils se sont bien trouvés avec Mille Petrozza, c’est bien simple on ne repère qu’eux, au point presque d’occulter les autres musiciens, les deux compères headbangant cheveu contre cheveu. Figure incontournable du Big Four Allemand, KREATOR offre toujours des concerts explosifs et ce n’est pas la pluie qui aurait fait reculer le groupe qui défend son dernier opus Hate Über Alles tout en ressortant leurs meilleurs titres comme Phobia ou Violent Revolution, sans oublier Satan Is Real. Puis on repart à nouveau au Portugal avec MOONSPELL sous la Temple. L’assistance est bien remplie et ce n’est pas forcément à cause de la pluie car le combo est très apprécié et pour cause, c’est une pointure de la scène Dark Metal. Le chanteur Fernando Ribiero fait le show avec beaucoup de charisme comme à son habitude, le charme Portugais ! On aura droit à un Alma Mater de toute beauté et qui sera certainement l’un des meilleurs moments de la journée.

Puis c’est au tour d’OBSCURA de rentrer en scène avec 25 minutes de retard qui sont certainement dû à la pluie qui continue de tomber, ce qui ne fait pas bon ménage avec des installations électriques. Le groupe ne jouera que 35 minutes pour ne pas impacter les slots suivants ce qui permettra à MARDUK de jouer à l’heure. Malgré un set raccourci, OBSCURA n’abdiquera pas et se donnera à fond durant son set et on ne peut que les applaudir. De son côté MARDUK jouera un set sensiblement équivalent à celui de mars dernier à Paris, l’album Viktoria mis en avant. Avec un Mortuus toujours aussi infatigable, c’est un véritable tank qui roule sous la Temple, de quoi réveiller les plus fatigués. DEEDS OF FLESH sous l’Altar ne sera pas en reste et pourtant rien n’aurait pu dire que le groupe continuerai malgré la disparition de son leader Erik Lindmark décédé en 2018 d’une sclérose en plaque. Les membres restants du groupe continuent de le faire vivre en continuant de faire vivre le groupe et la prestation scénique de ces derniers est sans conteste le plus bel hommage qu’ils peuvent lui faire.

Côte temple, c’est ENSLAVED qui ferme la marche pour ce soir. Le groupe fait totalement parti des habitués du festival avec sa septième participation, quoi de plus normal pour un groupe qui rassemble autant, malgré l’heure tardive et l’humidité qui règne. Le groupe nous réchauffera avec le côté progressif de son black metal à la sauce viking. Beaucoup disent qu’un live d’ENSLAVED fascine énormément et bien on peut dire que le mot est pesé. Beaucoup d’intensités sur les compos qui nous font voyager, un pur régal pour les oreilles. Et on termine sur DECAPITATED qui clôture l’Altar et les Polonais sont au taquet. En live, on est vraiment sur un show brut de décoffrage avec beaucoup de technicités de la part des musiciens si bien que certains festivaliers trouvent encore la force de pogoter devant tant de frénésie. Le combo offre un Death Metal qui ne se limite pas qu’à ce style, en allant chercher d’autres éléments comme dans le Black ou le Grind, de quoi offrir un dernier round à la hauteur de leur réputation. Voilà qui clôt une journée difficile, le plus maintenant est de rentrer au camping sans se vautrer dans la boue !

Crédits photos :

Maude Veroda
Thibaud Barranco

Hellfest

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