Hellfest 2022 Part.1 – Jour 3 // Clisson – 19/06/2022

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Nous en sommes au troisième jour de ce double festival, dernier jour du premier week-end et selon les impressions recueillies auprès de certains festivaliers, on est comme dans un avant-goût de ce qu’il va se passer lors du part.2. L’affiche du jour reste quand même de très bonne qualité et une consécration attend l’une de nos fiertés nationales : GOJIRA.

C’est sous des températures plus clémentes qu’on commence cette nouvelle journée où on retrouve tout d’abord EXOCRINE sous l’Altar. La formation Bordelaise surfe sur un Death Progressif assez technique et certains auront reconnu Théo à la batterie, actuel batteur de DAGOBA et WIDESPREAD DISEASE. Public clairsemé, logique pou un dimanche, mais les présents ne semblent pas fatigués et n’hésitent pas à pogoter de bon matin. Autre ambiance mais toujours dans le Metal Technique avec STENGAH sur la MS 2, qui montre à quel point la France n’a pas à rougir quand on sait ce que peut proposer sa scène Metal. STENGAH en est l’exemple parfait et le combo a su nous en mettre plein les oreilles à coups de riffs Djent. Un groupe à suivre tout comme GLASSBONE qui joue plutôt sur le Hardcore Beatdown, simple et basique mais efficace. Les Parisiens jouent assez bien leur rôle de réveille-matin et remercient les lève-tôt d’être venu en découdre à la Warzone. Le groupe ne s’encombre pas de nuance et va à l’essentiel en termes de son, une machine à mosh pit, ce qui n’empêche pas le chanteur de passer un message de prévention auquel nous nous joignons, de respecter les femmes, même si elles sont vêtues de façon très légère, elles le font juste parce qu’elles ont chaud, comme tout le monde.

Retour sous l’Altar avec la formation britannique DYSCARNATE, qui porte bien l’étendard du Death Metal outre-manche. On est sur un trio qui rappelle la même configuration que DYING FETUS et qui prouve que trois personnes suffisent pour balancer des riffs lourds et des growls furieux, le tout sur des blasts ravageurs.  Sur le slot suivant sous la Temple, on retrouve un autre groupe bien de chez nous avec qui il sera l’heure de faire pénitence. Et avec PÉNITENCE ONIRIQUE, comme son nom l’indique (Onirique = relatif aux rêves), les Français nous plongent littéralement dans un rêve avec un Black Metal Atmosphérique intense et percutant. Comme pour beaucoup de groupes modernes du genre, les membres sont masqués ce qui donne du relief à la prestation. Mais ceux qui suivent l’actu du groupe savent que le batteur, qui n’est là que pour ce concert, n’est autre que R.U.L., dernier batteur de ETHS avant sa séparation,

venu prêter main-forte au groupe qui se retrouve actuellement sans batteur officiel et qui a d’ailleurs fait une annonce. Alors si vous êtes batteur et que vous aimez le Black Metal, n’hésitez pas ! Et on se retrouve à nouveau sous l’Altar pour voir la figure montante du Death Metal Anglais, INGESTED. Toujours sans bassiste, le groupe reste efficace en termes de riffs de guitare très lourds et puissants, et Jason Evans fait preuve d’un grand talent en matière de growls enragés qui en ferait déguerpir les plus dangereux fauves. Le chanteur nous fera part de sa joie qu’INGESTED joue pour la première fois au Hellfest et c’est une réussite avec l’orchestration d’un des plus gros wall of death du festival, malgré l’assistance un peu vide, normal à cette heure de la journée le dimanche au Hellfest. Mais les Britanniques de se laissent pas démonter par ce détail et donne tout ce qu’il a pour un set réussi.

On revient maintenant sous la Temple pour de nouveau du Black Atmosphérique, teinté cette fois de folk avec les Suisses de CÂN BARDD avec une musique proche de celle des Écossais de SAOR et l’un comme l’autre nous transporte dans les paysages naturels de leurs pays respectifs et pour le coup, on a vraiment l’impression de se retrouver dans une forêt alpine rien qu’en fermant les yeux, un ressenti particulièrement percutant sur la magnifique My Ancestors, grandiose en live. Il nous reste plus qu’à attendre de les voir enchanter le Cernunnos Pagan Fest en février 2023. Sur la MS 2, c’est une toute autre ambiance avec BATTLE BEAST. Je suis personnellement le groupe depuis une bonne dizaine d’année, découvert en 2012 en special guests de NIGHTWISH à Bercy. Entre-temps le groupe a changé de chanteuse et c’est toujours Noora Louhimo de sa voix rauque qui porte le micro. Depuis le départ du guitariste et ex-leader-compositeur, on aurait pu croire que tout s’arrêterait mais depuis les Finlandais n’ont pas chômé. En nous présentant son dernier album Circus Of Doom, BATTLE BEAST est toujours aussi énergique en live, une énergie transmise au public qui apprécie écouter du bon vieux Heavy Metal mais avec beaucoup de sonorités modernes, avec de véritables tubes que sont Eye Of The Storm, Wings of Light ou encore King for a Day. Noora fera sensation avec sa tenue atypique et ses cornes de diablesses qui font tout le charme de cette chanteuse hors pair.

De retour sous la Temple, difficile d’accéder pour voir REGARDE LES HOMMES TOMBER, on ne s’attendait pas à voir une telle foule un dimanche après-midi, un véritable exploit pour la formation Française. Après les avoir ratés en 2017, on a appris bien plus tard que ça avait été également le cas cette année-là. Quoi qu’il en soit, le groupe était très attendu et pour cause, une musique à la fois rageante et envoutante, RLHT font parti de nos fiertés françaises, en particulier la scène Black Metal grandissante en France. Après un Trabendo archi complet en mai dernier, le combo remet ça au Hellfest et rien que sur A New Order, le public est déjà en transe. Ayant des titres à rallonge, le set n’en comprendra que cinq mais largement suffisant pour voir tout le potentiel de cette formation, avec des musiciens totalement pris dans la frénésie et par la puissance vocale du chanteur T.C. RLHT réitère son exploit de 2017 avec l’un des meilleurs sets du festival. En MS, après Noora Louhimo, c’est une autre femme à la voix grave qui se produit, l’une des femmes les plus badass du Heavy Metal, notre Queen of Metal, DORO. L’Allemande mènera son set d’une main de mettre en s’étant entouré d’excellents musiciens et beaucoup de ferveur dans le public aidera à faire résonner l’hymne fédérateur All We Are sur laquelle Doro fera durer le plaisir pour un grand moment de complicité avec les festivaliers. Autre légende vivante à être présente au Hellfest aujourd’hui, mais dans un tout autre registre sous la Temple, Gaahl, Kristian Espedal de son vrai nom. Avec son actuel projet GAAHLS WYRD, l’ex-chanteur de GORGOROTH arrive à nous sortir tout le côté mélodique qu’on peut trouver dans le Black Metal, ce qui ne l’empêchera pas de jouer des titres de ses anciens groupes qui en ravira plus d’un, en particulier les fans de GORGOROTH.

Pendant ce temps, c’est un autre groupe très attendu qui arrive sur la MS 1 pour un show très particulier puisqu'ils sont venus également dénoncer la guerre qui frappe leur pays à qui nous réitérons tout notre soutien, les Ukrainiens de JINJER. Dans le public, plusieurs drapeaux de l’Ukraine sont brandis pour marquer le soutien des festivaliers. Malgré ce qu’ils vivent, les membres de JINJER donnent le meilleur d’eux-mêmes pour nous jouer leurs morceaux qui surfent sur tellement de sonorités qu’il est difficile de leur donner une simple étiquette. Avec une Tatiana survoltée et qui libère toute sa rage, et on la comprend, dans ses growls, JINJER extériorise tout ce qu’il a sur le cœur, aidé par les festivaliers qui leur insuffle de l’énergie à coup de pogos et de circle pit. JINJER ne cesse de croitre en popularité et deviendra certainement un groupe de plus en plus renommé. L’autre événement de la journée, le show des Japonais de MAXIMUM THE HORMONE qui revient jouer, pour la première fois depuis onze ans, au Hellfest et quel show ! Quel fan de Death Note aurait raté leur passage ? Mais tout ne s’arrête pas à leur titre qui sert de deuxième Opening à l’anime car la

discographie du groupe est colossale. Chez MAXIMUM, tout le monde met de la voix, même la batteuse Nao Nawakita, une véritable machine à frappe, sans compter son frère Ryo, figure emblématique du groupe de part son jeu associé à une touche folie. Le chanteur Daisuke Tsuda tentera tant bien que mal à nous parler en anglais, on ne lui en voudra pas, bel effort de sa part ! Alors oui, MTH ne pouvait pas conclure son set avec What’s Up, People? qui provoquera l’effervescence dans le pit. Sous l’Altar, on retrouve le power trio du Brutal Death, j’ai nommé DYING FETUS. Et avec eux, on est dans la quintessence de l’efficacité sans chercher à faire ni plus ni moins. Un batteur, un guitariste, un bassiste, deux voix gutturales, pas besoin de faire plus. Les Américains savent montrer ce pourquoi beaucoup de groupes récents du même genre parlent d’eux comme d’une influence majeure. En effet, le trio a su rajouter de la brutalité dans ses riffs là où il y en avait déjà et leur prestation d’aujourd’hui n’en est pas moins incisive mais le son est peut-être un poil redondant par moment. Mais DYING FETUS reste une poiture et inspireront toujours les nouvelles générations.

Quand on parle de source d’inspiration pour beaucoup de groupes récents de Nu-Metal, on ne peut que citer le groupe qui en est le meilleur représentant après SLIPKNOT, c’est bien KORN (voir article détaillé). Et quoi de mieux que de les avoir placés sur le slot avant la tête d’affiche du jour, GOJIRA.

Mais d’abord, place à l’un des légendes du Heavy Metal Britannique en MS 2 : JUDAS PRIEST. Il n’y a rien à redire, un concert de JUDAS est toujours du grand spectacle et malgré l’âge avançant de Rob Halford, avec par contre une barbe plus longue qu’en 2018, à croire qu’il tente de rattraper celle de Billy Gibbons des ZZ TOP ! Mais il impressionne toujours autant en montant dans les aigus et on se demande comment il fait pour ne pas finir avec une extinction de voix à chaque lendemain de concert. Côté setlist, les vieux albums comme les récents seront représentés, et un concert de JUDAS PRIEST n’en est pas un sans Breaking The Law et Painkiller, et sans l’arrivée de Rob sur sa moto. Comme on dit, on ne change pas une équipe qui gagne.

Après un show plus que grandiose en 2019 en tête d’affiche de la journée 100% scène française en MS 2, le plus grand groupe de Metal français, GOJIRA, n'a pas volé sa place au sommet de l’affiche et au même niveau que SCORPIONS et METALLICA (voir article détaillé).

La Temple, vous l’aurez compris, notre scène préférée, aura vu défiler des grands noms du Black Metal et du folk lors de ce premier week-end et quoi de mieux qu’ALCEST et WATAIN pour terminer en beauté. C’est un véritable voyage spirituel que nous proposent ce virtuose qu’est Neige et son comparse Winterhalter. Les décors de scènes sont vraiment à l’image du groupe et la musique est plus que transcendante, en particulier sur Protection et Sapphire. Pionner du Blackgaze, ALCEST sait manier le contraste entre musique douce et mélancolique et une voix hurlée typique du Black Metal, bien que le chant clair soit aussi une composante essentielle au style du duo. On ne peut que ressortir apaiser d’un tel concert. Avec WATAIN, on revient à toutes les bases du Black et sur c’est une scène remplie de flammes, de braséros et de tridents, de quoi refaire la cérémonie pratiquée lors de leur passage en région parisienne pour le Hellfest : Off the Road. Pour le coup, le frontman Erik Danielsson est un vrai artiste du feu et la prestation live est à la hauteur des compos joués ce soir. Voilà qui termine ce premier week-end qui aura été l’un des plus chauds de l’histoire du festival et nous allons profiter des trois jours off bien mérité avant d’attaquer le Hellfest 2022 part.2.

Crédits photos : 

Maude Veroda
TKB
Stephan Birlouez

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