DARK TRANQUILLITY + SOEN + EQUILIBRIUM + IOTUNN // Le Bataclan, Paris – 30/09/2025

Pour célébrer ce double anniversaire, le groupe a concocté une setlist en conséquence. Pour compléter l’affiche, les Suédois étaient accompagnés par l’un des fers de lance du metal progressif suédois, leurs compatriotes de SOEN. Les Allemands d’EQUILIBRIUM étaient également de la partie, ainsi que la formation danoise IOTUNN.

IOTUNN

Il est 17h55 lorsque la formation de Copenhague ouvre le bal sur une ambiance bleutée et glaciale, qui restera tout au long du set. Un set court de 30 minutes: au vu de la longueur de la plupart des morceaux de leur discographie (parfois plus de 10 minutes), le groupe n’en proposera que trois, trois odyssées qui nous mettent en apesanteur entre nappes planantes et variations rythmiques. Encapuchonnés, le chanteur, avec son pied de micro dans un style à la Tolkien, nous fait voyager à travers ses récits. Peu de mots, beaucoup de souffle: le groupe installe une atmosphère suspendue, presque solennelle. La demi-heure s’est vite écoulée, mais elle a semblé durer bien plus longtemps, une éternité de 30 minutes.

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EQUILIBRIUM

Changement brutal de registre à l’arrivée d’EQUILIBRIUM et de son folk metal épique, bien plus vif et joyeux. Malgré tout, le groupe n’a plus tout à fait la même saveur depuis le départ de Robse Dahn, et encore moins depuis que le guitariste Dom R. Crey a quitté le navire à son tour. Le groupe ne compte plus que trois membres officiels: le taulier René Berthiaume à la guitare, Fabian Getto au chant et Tuval Refaeli à la batterie. La seconde guitare est assurée par Aaron Hiegle en tant que membre live. Le combo frappe fort dès le départ, en particulier les deux guitaristes qui jouent les percussionnistes sur l’intro, puis avec l’un de leurs morceaux phares: Born To Be Epic. Comme à chaque fois, les riffs sont martiaux, les nappes de claviers épiques, et Fabian harangue la foule avec un large sourire et le poing souvent levé.

Sur Renegades, un titre qu’il connaît parfaitement puisqu’il a été recruté après avoir envoyé une reprise de ce morceau, le chanteur fera sauter l’assistance en rythme sur les refrains. Déjà à ce moment-là, l’ambiance était au beau fixe ; ce sera encore plus le cas lorsque, après avoir interprété leur nouvelle chanson Bloodwood, Fabian annoncera le morceau le plus culte d’EQUILIBRIUM : Blut Im Auge, un titre toujours aussi massif, où Fabian fera preuve d’une grande maîtrise des screams aigus en voix de tête. Après quoi, il ne restera plus que trois chansons, dont Cerulean Skies, durant laquelle Fabian nous fera allumer les lumières de nos téléphones, et un final sur Nexus pour terminer ce set qui aura fait grimper la température de plusieurs crans et fait vibrer les poutres du Bataclan.

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SOEN

On retrouve peu à peu les mêmes ambiances qu’avec IOTUNN à l’arrivée des membres de SOEN. La musique mélancolique du groupe résonne comme un battement de cœur, à la fois lourd, hypnotique et mesuré. Ce qui impressionne le plus, c’est la justesse du chant de Joël Ekelöf, avec une rage contenue contrebalancée par une introspection dans ses paroles. Les guitares de Cody Ford peignent des éclats de lumière dans cette pénombre orchestrée. Le son, parfois un peu brouillon, ne parvient pas à ternir la beauté des morceaux: huit titres, tous livrés avec une intensité presque rituelle. SOEN nous aura offert un moment de grâce avant la déflagration finale orchestrée par DARK TRANQUILLITY.

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DARK TRANQUILLITY

C’est l’heure de fêter comme il se doit ce double anniversaire avec DARK TRANQUILLITY. Backdrop de l’album The Gallery déployé, les Suédois arrivent sur scène sous l’acclamation de l’assistance, Mikael Stanne fermant la marche sur les premières notes de Punish My Heaven. Le groupe a littéralement dépoussiéré leur album de 1995 avec un son de 2025, le rendu live n’en est que meilleur. Stanne, avec son charisme naturel, harangue la foule, n’hésitant pas à checker du poing ou à serrer la main des quelques slammeurs qui finissent dans le pit photographe. Le chanteur en profitera pour faire l’éloge de l’ancien guitariste du groupe, Fredrick Johansson, décédé en 2022 d’un cancer, ainsi qu’à Tomas Lindberg, chanteur d’AT THE GATES, disparu quelques jours plus tôt, avant d’interpréter The Emptiness From Which I Fed, jouée pour la première fois sur cette tournée.

Changement de backdrop, place désormais à l’album Character de 2005, qui marque déjà une certaine évolution du son de DARK TRANQUILLITY. Parmi les cinq extraits de cet album, on retrouve des morceaux qu’on a un peu plus l’habitude d’entendre comme The New Build, Through Smudged Lenses et bien entendu Lost to Apathy, qui transcende le public. Malheureusement, le son n’est pas à 100 %, en particulier les riffs de guitare qui s’étouffent dans le mix de temps à autre, mais la prestation des musiciens masque ces imperfections, qui ne sont pas forcément repérables pour la majorité du public, à en juger par l’effervescence qui règne dans la fosse du Bataclan.

Après avoir fêté dignement ces deux albums d’anthologie, le groupe revient à des morceaux plus récents pour la dernière partie du concert. Les backdrops laissent désormais place à un écran avec des projections d’images illustrant les derniers titres, notamment sur Atoma, qui génère toujours autant de ferveur dans l’assistance. On sent poindre la fin du concert sur Terminus (Where Death Is Most Alive). C’est désormais le moment des remerciements, et l’émotion de Stanne devient de plus en plus palpable à mesure des acclamations de la foule, avant le grand final habituel avec Misery’s Crown, dont l’air sera repris en chœur par le public. Les dernières notes s’évanouissent dans une lumière dorée, le groupe tire sa révérence en nous saluant. Mikael Stanne s’incline, le poing sur le cœur, et il restera seul sur scène, appréciant la ferveur des fans du groupe, toujours la petite larme à l’œil.

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Les quatre groupes de ce soir nous auront fait voyager à travers les âges et les émotions du metal mélodique, entre death, prog et folk. Ce concert a redonné de la vie au Bataclan lors d’une soirée belle, dense et profondément vivante. Merci à Tangui de À Jeter Prom pour les accréditations et à Garmonbozia pour cette soirée riche en émotions.

Crédit photos : Acta Infernalis

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