NARAKA : Entretien avec le guitare et fondateur Jean-Philippe Porteux

Naraka

C’est l’une des révélations de la scène metal française en 2021. NARAKA, projet du guitare Jean-Philippe Porteux (ex-CHABTAN) avec derrière les fûts Franky Costanza (LES TAMBOURS DU BRONX, BLAZING WAR MACHINE) en qualité de batteur studio, commence à beaucoup faire parler de lui.

Rapidement rejoint par Pierre-André Krauzer à la basse et Théodore Rondeau au chant, le groupe a sorti son premier album In Tenebris et c’est Jean-Philippe qui a répondu à nos questions concernant cette sortie, l’origine du projet et sa rencontre avec les autres membres.

WTH : Tout d’abord, peux-tu nous raconter comment le projet s’est concrétisé et comment le groupe s’est-il formé ?

JP : Suite à mon départ de mon ancien groupe CHABTAN, j’ai commencé à réfléchir à un nouveau groupe tel que moi je l’imaginais, avec mes influences à moi, ce que j’aime le plus dans le metal, en commençant déjà par écrire l’album et ensuite me retrouver avec des gens qui aspirent aux mêmes influences, mais aussi avec des mêmes ambitions. Des gens qui sont disponibles pour répéter, partir en tournée, etc…

WTH : Justement, peux-tu nous parler de ta rencontre avec Franky, Théodore et Pierre-André ?

JP : Pour Franky je l’ai connu lors qu’avec CHABTAN on avait tourné avec DAGOBA, on avait sympathisé, etc. Et lorsque le projet NARAKA s’est concrétisé, j’ai contacté Franky pour savoir s’il était intéressé. Il a accepté mais il ne s’occupe que de la batterie studio, la partie artistique, les photos, les albums, et par contre, actuellement il ne peut pas faire de live avec nous dans un souci d’emploi du temps. On verra à l’avenir si les choses évoluent mais pour l’instant on aura un batteur de session pour les lives. Pour le chanteur Théodore on l’a trouvé par petite annonce postée, et pour le bassiste Pierre-André c’est l’ami d’un ami qui était dans un autre groupe et qui cherchait un nouveau projet. On lui a proposé, il a accepté, et ça s’est fait comme ça.

WTH : Que représente le nom du groupe ? Sa signification ?

JP : NARAKA signifie « les enfers » dans la mythologie indienne. Ceci-dit, on n’a pas de concept autour de ça. Peut-être qu’un jour on ferait une chanson là-dessus mais c’est surtout que ça allait bien avec le côté sombre qu’on voulait dégager. Et puis on cherchait aussi un nom simple à retenir, un nom en un seul mot.

WTH : Dans le style, on a un mélange de death, thrash et black avec des touches de symphonique. Quelles sont les influences du groupe en termes de groupes ?

JP : En termes de groupe je te citerai GOJIRA, DAGOBA, FEAR FACTORY pour le côté saccadé guitare/batterie, DIMMU BORGIR, SEPTICFLESH pour le côté ambiant/symphonique. Il faut savoir aussi qu’on a une prod’ assez puissante donc on a des riffs qui sonnent année 90, ce sont d’ailleurs des choses qu’on nous a dit, ça fait penser à du MACHINE HEAD par exemple. Ce sont les influences majeures du groupe.

WTH : Aux premières répétitions, le fil conducteur est passé tout de suite avec les autres membres ?

JP : Oui totalement. On sait tous ce qu’on veut, où on veut aller. On était vraiment impatient de sortir cet album. On a fait trois clips pour avoir des premiers retours qui ont été positifs et on était impatient de présenter le reste de l’album.

In tenebris naraka

WTH : Un premier album qui s’appelle In Tenebris. Comment s’est déroulée sa composition ?

JP : Étant à l’origine du groupe, c’est moi-même qui ait composé ce premier album et ça s’est passé d’une manière relativement simple avec ma guitare. La batterie a été composée, programmée par ordinateur et Franky a tout refait avec sa batterie. Et après avoir rencontré le chanteur, on a travaillé ensemble les paroles. Côté orchestration, les violons, contrebasse, etc., comme beaucoup de groupes le font, ça s’est fait par ordinateur. On a d’ailleurs certains morceaux qui sont composés uniquement d’orchestration ce qui nous a permis d’aérer un peu l’album.

WTH : Que racontes les textes et qu’est-ce qui les ont inspirés ?

JP : Les textes parlent de certaines mythologies, de monstres un peu infernaux, mythologie grecque, romaine, mais aussi les thèmes de la vie et de la mort. Ce sont des thèmes qui restent assez dark dans l’ensemble et ça colle bien avec la musique du groupe en général.

WTH : L’album a été mixé par Logan Mader que l’on ne présente plus et l’artwork est signée Seth Siro Anton de SEPTICFLESH. Comment ça s’est passé avec eux ?

JP : Très bien, en fait Logan m’avait contacté, je lui avais parlé du projet qui l’a beaucoup intéressé. On avait pu se voir durant un concert de Machine Head et pu parler du projet. Il a commencé son mixage avec ce qu’on lui avait envoyé au fur et à mesure. Entre-temps il y a eu le confinement mais on a pu finir dans les temps. Et pour l’artwork c’est moi qui aie contacté Seth pour savoir si ça l’intéressait de le faire étant donné que son univers correspond bien à ce qu’on avait envie de faire. Ça l’a intéressé, il l’a fait donc on est très content de ces collaborations.

WTH : Veronica de Fleshgod Apocalypse et Lindsay de Cradle of Filth sont présentes sur l’album en tant qu'invités. Comment ça s’est fait ?

JP : Même chose, par des contacts avec elles. Il y avait une démarche commerciale puisque toutes deux sont dans des groupes qui ont une communauté de fans conséquentes donc ça nous a donné de la visibilité. Et bien sûr il y avait aussi une démarche artistique avec des voix féminines qui ont donné du relief à l’album et un petit côté black metal symphonique évidemment. Et on a eu d’ailleurs de bons retours sur le clip avec Lindsay, pleins de commentaires positifs donc ça nous encourage.

WTH : Au niveau du tournage des clips, comment ça s’est passé ?

JP : Pour le tournage des clips, on a fait ça dans une salle à Marseille pour être proche de Franky. Ils ont été réalisés par Brice Hincker qui a bossé avec beaucoup de groupes français. Pour Mother of Shadows, Lindsay étant au Canada, c’était compliqué de la faire venir en France pour juste un clip, elle a tournée là-bas sur fond verte tout comme nous ici. Brice a rajouté des incrustations pour donner au maximum l’illusion qu’on jouait tous ensemble. On est franchement très content de ce clip.

NARAKA - Mother Of Shadows (OFFICIAL MUSIC VIDEO) featuring Lindsay Schoolcraft

WTH : Côté concert, vous deviez vous produire avec Fleshgod Apocalypse mais la tournée a été reporté en 2022 mais vous n’êtes plus sur l’affiche.

JP : Oui tout à fait, on s’est désengagé de ces dates-là car c’est trop loin pour nous et ils avaient besoin de mettre un groupe donc ils ont mis quelqu’un d’autre. Par contre, on sera sur la tournée de SEPTICFLESH et CARACH ANGREN en mars et avril. On part sur une tournée de 36 dates.

WTH : Alors j’imagine votre impatience de monter sur scène pour défendre cet album.

JP : Carrément et en plus 36 dates, on va visiter plusieurs pays d’Europe donc on s’espère toucher une bonne partie de leurs publics ce qui nous permettrait plus tard de revenir dans des petites salles en tête d’affiche ou ouvrir pour d’autres groupes du genre. En tout cas, pour l’instant, on privilégie les premières parties car je pense que c’est seulement comme ça qu’on peut se faire connaître alors qu’en tête d’affiche c’est bien mais ça ne ramène pas grand monde quand on est méconnu. Là on sera confronté à du public important dans de grosses salles donc on espère qu’à la fin de la tournée ça nous ouvrira pleins de portes.

WTH : On termine avec un message pour nos lecteurs.

JP : Et bien déjà, merci à ceux qui liront cette interview. On espère vous voir en concert et n’hésitez pas à acheter le CD et en parler autour de vous.

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