TYRANT FEST 2023 – Jour 1 // Le 9-9 Bis, Oignies – 21/10/2023

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C’est un peu moins d’un an après une édition d’anthologie que le Tyrant Fest 2023 s’est tenu, avec quelques semaines d’avances pour, semble-t-il, se caller sur la tournée d’ENSLAVED. Une affiche bien moins alléchante que l’année passée, le festival s’étant ouvert à d’autres styles comme le Metalcore avec NOSTROMO mais néanmoins, il ne faut pas que ce petit fest perde de son ADN avec des affiches qui s’orientent de base vers le trio de style Black/Death/Doom. Bien que l’affiche 2023 n’égale pas celle de 2022, on retirera quand même beaucoup de positifs car il y avait quand même de très bons groupes. Retour sur cette première journée sur l’ancien site minier de Oignies.

DELIVERANCE (Métaphone)

Nous avions déjà eu l’occasion de découvrir DELIVERANCE au Motocultor 2023, le fameux projet Post-Black/Sludge d’Etienne Sarthou qu’on ne présente plus. Cette fois, l’ambiance sombre du Métaphone offre un cadre plus adéquat quand on entend le genre de musique jouée par le groupe. Le chanteur Pierre Duneau interpelle toujours de par son grimage assez atypique. Mais ce qu’on apprécie surtout c’est cette aisance à alterner entre son micro et son clavier, tout comme cette capacité qu’a Etienne pour nous envoyer des riffs de guitares aussi percutants que ses frappes lorsqu’il joue de la batterie pour KARRAS, et anciennement AqME. Toujours munis de son dernier album Neon chaos in a junk-sick dawn, DELIVERANCE a de quoi nous transporter dans une ambiance sombre et fascinante avec une musique viscérale très prenante.

PÉNITENCE ONIRIQUE (Métaphone)

C’est encore un groupe vu dernièrement au Motocultor 2023. Si le mystère perdure autour de l’identité des membres de PÉNITENCE ONIRIQUE, on peut enfin découvrir de nouveaux masques qui diffèrent totalement avec les anciens. On peut noter un renouvellement de la part du groupe bien que ça ne change en rien à la prestation mais on peut malgré tout admirer ce travail minutieux de leur créatrice. On saisit toute l’atmosphère générée par les ambiances de leur Black Metal Atmosphérique au travers de leur album Vestige notamment, le dernier en date avant la sortie du prochain opus Nature Morte. On se laisse tellement transporter par la voix du chanteur que ça en est presque hypnotisant et on se sent happer par tant d’émotions dans les compos. Outre les masques qui donnent à PÉNITENCE ONIRIQUE tout son côté esthétique, l’excellente prestation proposée par le groupe lui vaut d’être considéré par un fer de lance de la scène Black Metal française.

NATURE MORTE (Auditorium)

On se retrouve dans l’Auditorium du 9-9 Bis, bien plus petit que le Métaphone et un cadre qui n’est pas forcément adéquat pour les photographes. En revanche, en termes d’ambiance intimiste ça se pose là. On a l’impression d’assister à une séance de répétition du groupe mais en mode live avec des lumières d’ambiance gérées avec des pédaliers. L’un des membres du trio nous ayant reconnu moi et nos confrères de Sounding Shivers, il se fendra d’une petite blague du style on leur rajoute de la pression ! Mais nous savions déjà que le groupe allait se donner à fond et ça se confirme très vite avec le premier morceau. Malgré la taille de la salle, les titres arrivent à être embellis par l’ambiance qu’elle procure et le chanteur/bassiste Chris Richard exprime toute la puissance de ses paroles. On a d’ailleurs l’occasion d’entendre des titres du nouvel album Oddity fraichement sorti il y a peu. NATURE MORTE nous a enchanté par un moment hors du temps et on est plus que conquis par cette petite parenthèse.

KARRAS (Métaphone)

De retour au Métaphone, la scène de KARRAS est déjà en place. Il est rare de voir un musicien joué le même jour avec deux de ses projets, surtout si on change d’instrument, et qui plus est, de registre ! Et cette fois, la machine Etienne est dans la place car derrière une batterie, ce grand monsieur m’impressionnera toujours, surtout en jouant du Death/Grind. Le trio commence à égrainer ses titres les uns après les autres, des morceaux courts à la NAPALM DEATH mais KARRAS proposera également un peu de pur Death Old School, on n’oublie pas les bases. Et on n’a pas le temps de souffler avec eux, surtout avec le titre de huit secondes chrono Demons Got Rhythm, un véritable ouragan de puissance. Bien évidemment, l’œuvre de William Peter Blatty plane toujours autour du trio car les références à L’exorciste sont omniprésentes. Bien que la prestation scénique ne manque pas d’efficacité, on espère plus tard que KARRAS jouera avec des images du film de 1973 projetées en arrière de la scène et cette idée a peut-être été mise sur la table. Quoi qu’il en soit, je tire mon chapeau à Etienne qui a géré ces deux sets avec brio.

ORTARGOS (Métaphone)

Devant se produire l’année passée, ORTARGOS avait dû annuler sa venue pour cas de force majeure, il était tout naturel que le groupe soit reprogrammé cette année et il me tardait de les découvrir sur scène. Dès les premiers riffs d’Incursions of Chaos issue de l’album Fleshborer Soulflayer (2021), ORTARGOS montre toute sa puissance musicale sur scène avec un Black Metal destructeur. Cette une véritable frénésie de riffs avec des morceaux incisifs de Human Terminate, Apex Terror à Cloning The Divine en passant par Kinetic  Zero. Après un tel déferlement d’énergie, le groupe confirme ce qu’il se dit de bien d’eux parmi les fans qui n’en perdront pas une miette jusqu’au morceau final Nullabsolut.

CULT OF FIRE (Métaphone)

Ce fût l’un des coups de cœur Black Metal du Hellfest 2022, il était donc impossible de rater la performance des Tchèques de CULT OF FIRE, quoi qu’on aurait pu se dire que le groupe vient d’Inde quand on voit la scénographie et les thèmes abordés, les tenues des musiciens, etc. Comme beaucoup de groupe de Black Metal moderne, les corpse paint sont délaissés au profil de cagoules et de masques ce qui entretien un certain mystère autour des membres. Les deux guitaristes sont assis en position du lotus sur des espèces de trônes en forme de cobra, tandis que le chanteur avec ses cornes sur la tête effectuera des rituels ésotériques devant un autel rempli d’offrandes tout en chantant. Et bien sûr, on n’oublie pas de faire brûler des encens. L’un des cotés atypiques c’est l’absence de pied de micro pour le chanteur qui opte plutôt pour des micros cachés sous sa tenue et ça donne l’illusion qu’il fait résonner son guttural dans les amplis comme par magie.

On se laisse emporter par leur Black Metal teinté de passages mélodiques qui se démarquent totalement des autres formations du genre. Le morceau Kali Ma est une véritable incantation pour honorer la déesse Hindou Kali. L’expérience live que propose CULT OF FIRE est une véritable ode au nirvana et on ne peut qu’en ressortir totalement envouter. Namaste !

ENSLAVED (Métaphone)

On change totalement de registre pour partir vers la culture nordique avec ENSLAVED. Le combo Norvégien débute son set sur Kingdom afin d’introduire son nouvel album Heimdal. Le titre est très efficace en ouverture, ce qui permet au groupe de capter l’attention dès le départ. Les musiciens font preuve de beaucoup de technicité dans leur domaine et la voix du frontman Grutle Kjellson démontre un grand talent. Le groupe continue avec morceaux tout aussi efficaces comme Homebound et Forest Dweller. Ce qui est intéressant avec ENSLAVED, c’est toute cette palette de sonorité que le groupe a su expérimenter en apportant des éléments de metal prog à un black metal teinté de folk.

Mais bien que les membres d’ENSLAVED sont vraiment excellents dans ce qu’ils font, ils peuvent malgré tout faire décrocher une partie de leur auditoire car on note une certaine redondance mais ça c’est encore une affaire de goûts personnels. Mais le groupe a conquis son public et nous quittons le 9-9 Bis assez satisfait de cette première journée. C’est le moment d’un peu de repos bien mérité avant d’enchaîner sur la deuxième journée.

Merci à Marye Davenne de Sounding Shivers pour ses photos.

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