SWALLOW THE SUN + BEFORE THE DAWN + STAM1NA // Backstage By The Mill, Paris – 02/05/2025
- Par Romain D.A.
- Le 12/05/2025
- Dans Live-reports

On se retrouve au Backstage By The Mill, la salle de concert du O’Sullivans du quartier de Clichy à Paris pour une soirée 100% Finlande avec trois groupes originaire de ce magnifique pays du nord, SWALLOW THE SUN en tête d’affiche, accompagnés par BEFORE THE DAWN et STAM1NA, des formations que nous avons déjà eu l’occasion de voir lors de précédents concert.
STAM1NA
Originaire de Lemi en Finlande, STAM1NA vient ouvrir les hostilités en imposant immédiatement sa marque de fabrique : un mélange vertigineux de thrash, de punk hardcore, de metal progressif et de lyrisme en finnois. Sur scène, le frontman Antti Hyyrynen mène la charge avec un charisme déchaîné, alternant vocaux rageurs et passages plus mélodiques. Il est accompagné par des musiciens aussi fous que techniques, notamment Pekka Olkkonen, qui cisaille l’air avec des solos incisifs, et Emil Lähteenmäki, dont les interventions aux claviers apportent une touche étrange et planante à certains morceaux. Malgré une scénographie sobre, la présence scénique du groupe est explosive. Il y a quelque chose de presque chaotique dans la manière dont chaque musicien semble jouer à la limite de la rupture, tout en gardant un contrôle millimétré de leur performance. STAM1NA aura conquis le public, repartant sous une ovation méritée.
BEFORE THE DAWN
BEFORE THE DAWN ne cesse de tourner depuis leur reformation en 2023 et c’était durant cette même année que nous avions pu les voir la première fois. À peine le temps de reprendre son souffle que le groupe prend place sur scène. Là où STAM1NA débordait d’énergie brute et chaotique, BEFORE THE DAWN impose un contraste saisissant : une intensité glacée, maîtrisée, implacable. Ce projet mené par le multi-instrumentiste Tuomas Saukkonen, que l’on retrouve également dans WOLFHEART en tant chanteur et guitariste, ici on le retrouve à la batterie, renoue depuis deux ans avec ses fans qui ne les ont pas oublié.
La renaissance est réussie au vu des acclamations du public et dès les premières notes de My Darkness, le public est plongé dans cette atmosphère de death mélodique nordique, sombre et élégante, qui rappelle les plus belles heures de la scène finlandaise des années 2000. Les titres s’enchaînent avec fluidité et le groupe nous fera cadeau d’un morceau en avant-première, As Above So Belong, extrait du prochain album Cold Flare Eternal, une lente montée en tension, majestueuse, qui démontre que le groupe regarde vers l’avenir sans trahir ses racines. BEFORE THE DAWN a non seulement convaincu, mais marqué les esprits avec une performance puissante, élégante et profondément sincère.
SWALLOW THE SUN
Quand les premières nappes de claviers de SWALLOW THE SUN envahissent la salle, c’est comme si le temps ralentissait. Une brume légère flotte au-dessus de la scène, baignée d’une lumière blanche blafarde. Le public se tait. Avec plus de vingt ans de carrière derrière eux, les Finlandais continuent de creuser le sillon d’un doom-death atmosphérique et dévastateur, où la mélancolie se fait art. L’ouverture se fait en douceur avec Innocence Was Long Forgotten, un titre joué avec une lenteur funèbre. Mikko Kotamäki, figure centrale du groupe, se tient droit, presque immobile, tel un prêtre gothique récitant ses psaumes sombres. Son chant, tantôt growlé, tantôt murmuré, tantôt chanté avec une fragilité à fleur de peau, traverse littéralement les spectateurs.
Les guitares tissent des paysages crépusculaires, les claviers caressent l’obscurité. On ne headbangue pas à un concert de SWALLOW THE SUN, on s'abandonne, yeux fermés, comme envoûté. C’est dans une sombre extase que la salle vit la scène. La tension monte, portée par la rythmique implacable, puis retombe dans un soupir douloureux avec l’émouvant November Dust, où Mikko évoque des fantômes intimes, avec une intensité rappelant Peter Steele de TYPE O NEGATIVE. En guise de dernier souffle, Swallow (Horror, Part I) referme le rideau sur un grondement lent, tragique, cathartique. Le public reste quelques secondes figé dans le silence, comme incapable d’applaudir trop vite de peur de briser le sort.
Trois groupes, trois approches du metal, mais une même profondeur émotionnelle, une même intégrité artistique, une même capacité à submerger le public. Du chaos incandescent de STAM1NA à la froide élégance de BEFORE THE DAWN, jusqu’à la majesté funèbre de SWALLOW THE SUN, cette soirée restera gravée comme l’une des plus marquantes de l’année pour les amateurs de metal atmosphérique et extrême.
Photos : Yordan Krushkov
Swallow the Sun Before The Dawn Stam1na