CANNIBAL CORPSE + DARK FUNERAL + INGESTED + STORMRULER // Élysée Montmartre, Paris – 22/03/2023

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Quelle monstrueuse affiche que nous ont proposé Garmonbosia Inc ! Une confrontation, un versus entre black metal et le death metal, une soirée dantesque, bref une dinguerie. On ne manquera pas de superlatif pour qualifier ce concert. Tout d’abord les Américains de CANNIBAL CORPSE, pionniers du death metal qui n’était pas repassé dans la capitale depuis l’été 2015, DARK FUNERAL la grosse référence du Black Metal Suédois, le phénomène INGESTED dont la notoriété ne cesse de grandir depuis leur signature chez Metal Blade, et STORMRULER notre révélation du black metal outre-Atlantique.

STORMRULER

Les Américains de STORMRULER sont originaires de Saint-Louis dans le Missouri. Le groupe a vu le jour en 2019 et est officiellement formé de deux membres, Jesse Shobel à la batterie et Jason Asberry au chant et à la guitare, le reste du line-up d’étant composé que de membres live. Le combo évolue dans un black metal mélodique à consonnance DISSECTION, NAGLFAR. L’horaire de passage fera que STORMRULER jouera devant un petit comité qui accrochera de suite à en juger par les mouvements de têtes. Et effectivement, ce que le groupe propose est vraiment appréciable, alternant sur des riffs typiques du black metal avec des blasts violents à des passages plus mélodieux et des solos de guitares. Tous les éléments sont là, rien n’est atypique mais les structures des compos sont bien à eux, c’est ce qui fait la différence. STORMRULER ne possède que deux albums pour l’instant et c’est celui de 2022, Sacred Rites & Black Magick, qui sera mis en avant avec quatre titres sur les cinq et gros coup de cœur personnel sur le morceau qui finira le set, Internal Fulmination of the Grand Deceivers, un titre qui caractérise le plus le groupe, encore une belle découverte.

INGESTED

C’est au tour du death metal d’entrer en scène, ou plutôt slam brutal death et deathcore avec INGESTED qui continue son ascension fulgurante, en particulier depuis ce concert mémorable au Hellfest 2022 et ce qu’on aime avec Jason Evans et ses comparses, c’est cette ambiance qu’ils arrivent à mettre quand ils sont sur scène tout en envoyant un festival de riffs brutaux et la tripe pédale du très endurant batteur Lyn Jeffs, que de l’efficacité. Alors évidemment, comme à chaque concert d’INGESTED, la fosse se lâche entre pogos et mosh pits, et plusieurs circles pits orchestrés par le chanteur qui haranguera le pit à plusieurs reprises. Le combo continue de défendre son nouvel album Ashes Lie Still fraichement sorti chez Metal Blade et avec notamment Shadows In Time qu’il me tardait d’entendre en live et ce fut chose faite.

INGESTED ne relâche pas la pression avec un enchainement sans transition entre Impending Dominance et Invidious, des titres issus de précédents opus qui se valent toujours aussi bien, même si j’aurai aimé entendre un petit Follow the Deceiver mais malgré un temps de set assez court, c’est déjà pas mal. Jason donnera une dernière chance au pit de mettre le paquet dans les pogos sur le dernier titre Echoes of Hate. Encore un grand moment passé avec les Anglais d’INGESTED que nous aurons vu déjà trois fois en un an !

DARK FUNERAL

Repassons au black metal, voulez-vous. Et place à un show beaucoup plus millimétré avec DARK FUNERAL. La scène de l’Élysée Montmartre sera vite décorée aux couleurs du groupe qui arborent fièrement son logo sur le backdrop. Dès l’arrivée des Suédois, tout ne suite ça en impose et ça en revient presque hypnotique dès les premiers notes de We Are the Apocalypse. Dans la fosse, tout s’est calmé et c’est logique car un concert de DARK FUNERAL, ça se vit. On regarde, on écoute et on ne pense plus à rien d’autres, c’est l’impression que ça me laisse. Le frontman Heljarmadr fait preuve d’un certain charisme qui apporte une certaine élégance à la prestation et Lord Ahriman, toujours fidèle au poste, ne fera qu’un avec sa guitare tant la prestance est remarquable.

Le combo ressort ses titres phares tels que My Funeral, The Secrets of the Black Arts et forcément Unchain My Soul, le morceau de DARK FUNERAL par excellence, sur laquelle un communion sera totale avec le public lorsque le chanteur nous fera brandir nos doigts cornus. En guise d’introduction du titre Let the Devil In, le batteur Janne Jaloma nous gratifiera d’un petit solo de batterie qui fera un bon effet. Comme tout bon groupe de black metal du genre, DARK FUNERAL mise sur une esthétique qui en font un sujet de choix pour les photographes, malgré une luminosité qui ne mettra pas à assez en valeur le tout.

Mais malgré ça, on peut apprécier tout le talent des Suédois qui ne nous quitteront pas sans nous avoir joué l’un des titres devenus l’un des plus emblématiques de leur discographie, Where Shadows Forever Reign durant laquelle le frontman brandira un drapeau avec le logo du groupe. Le camp du black metal aura bien été défendu ce soir et c’est maintenant au death de défendre ses couleurs.

CANNIBAL CORPSE

Huit ans, entendez-vous, huit ans que l’on attend de revoir les tauliers du death metal, CANNIBAL CORPSE revenir à Paris et je garde personnellement un très bon souvenir du concert de juillet 2015 au Petit Bain. L’immense logo est placé, le changement de plateau se termine, place à George Ficher et son orchestre. On commence tranquillement avec Scourge Of Iron, et quand je dis tranquillement c’est ironique car c’est déjà un gros déferlement de riffs puissants et un premier headbangs rotatif de George Fisher dont lui seul connaît le secret. Et même huit ans après, je suis toujours impressionné par sa technique alors que d’autres se serait luxé les cervicales depuis longtemps. Comme toujours, CANNIBAL CORPSE envoi son death metal incisif qui ne prend pas de ride avec les années et enchaine ses titres les plus féroces tel que Inhuman Harvest, Code of the Slashers, Kill of Become ou encore I Cum Blood, sans oublier Evisceration Plague qui engendrera une grande ferveur de la part de l’assistance qui sera également amusé par les blagues de George entre deux titres.

CANNIBAL CORPSE ne déçoit pas et même si c’est parfois un peu répétitif, on se laisse prendre par ce death metal old school qui fonctionne toujours autant même en 2023 et il y aussi cette touche de modernité sur les titres du dernier album Violence Unimagined, preuve que les Américains vivent avec leur temps. Il faut dire que le groupe existe depuis 1988 et officie chez Metal Blade depuis 1990. Cette longévité est plus qu’admirable et ces 35 années de carrière ne sont pas là par hasard. On commence à sentir la fin du show arrivé lorsque CANNIBAL CORPSE commence à sortir ses morceaux les plus connus tel que Devoured By Vermin, A Skull Full of Maggots et Stripped, Raped and Strangled. Et bien entendu, le titre que tout le monde attend avec impatience car c’est toujours sur celui-ci que le combo termine ses concerts, Hammer Smashed Face. Décidément, CANNIBAL CORPSE est toujours à la hauteur de sa réputation, un death metal plus qu’efficace et une prestation qui continue de me faire dire que, les titres enregistrés en studio, c’est cool, mais en live, c’est incomparable. Deux styles différents mais à la fois si proche, le death et la black auront été bien défendu aussi bien l’un que l’autre ce soir et s’il existait une compétition entre les deux, pour moi c’est un match nul.

Un grand remerciement à Tangui de À Jeter Prom et Garmonbosia Inc pour les invitations. Et si vous avez apprécié le travail photographie de notre photographe Maude Veroda, je vous invite à aller checker son Instagram pour découvrir ses autres œuvres ! C’est par ici.

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