THE LUKA STATE : Entretien avec le chanteur/guitariste Conrad Ellis et le guitariste Lewis Pusey

The luka state

THE LUKA STATE est un groupe anglais, originaire de Winsford, au nord de l’Angleterre, pas loin de Liverpool. Ses membres sont : Conrad Ellis au chant et à la guitare, Sam Bell à la basse, Jake Barnabas à la batterie et Levis Pusey à la guitare. Leur premier album a été annoncé en 2018, avec la collaboration de Alan Moulder.  Ils ont signé avec Shelter Music Group le 13/11/2020 pour sortir Fall in Fall out. Du rock anglais bien tonique, teigneux, dans la lignée des UNDERTONES par exemple.

WTH : Je me présente : Christian, habituellement je prends des photos de concerts pour WTH, mais en ce moment c’est calme de ce côté-là, allez savoir pourquoi ! Bonjour à vous deux. Et merci de répondre à What The Hell, un webzine français, dédié aux fans de metal, de punk rock, de musiques qui bougent, cognent... Avant de parler de votre premier album Fall In Fall Out, faisons plus connaissance. Quand avez-vous joué ensemble pour la première fois sous ce nom de groupe ?

Conrad : Sam et moi nous nous connaissons depuis que nous avons 11 ans et nous jouons ensemble depuis. Le projet de groupe a pris corps en 2014.

WTH : Une question que j’apprécie : pouvez-vous nous expliquer d’où vient le nom du groupe ?

Conrad : Sam et moi avons passé quelque temps à Toronto, Canada, pour travailler avec des musiciens et y jouer quelques concerts. Nous étions au-dessus d’un hangar où se produisait un groupe qui jouait des cover des Beatles. Il y avait un type très cool, plus âgé, milieu de la quarantaine, avec une approche de la vie très positive, très simple. J’ai rapidement adopté sa manière d’envisager les choses, et The Luka State est un état d’esprit car cet homme s’appelait Lukas. Voilà ce qu’évoque le nom du groupe, un état d’esprit volontaire et positif.

WTH : Très bien. Avant cette explication, je me demandais s’il s’agissait d’un (futur) état au sein du Royaume Uni ?

Conrad : Oh non! Seulement des jeux de mots !

WTH : Passons à la musique ! J’ai lu que vous avez grandi à l’écoute des CLASH ou des JAM. Quelles sont vos influences musicales principales ?

Conrad : D’abord nous aimons LA MUSIQUE, sommes capables de tout apprécier. En grandissant j’ai écouté et été un fan intégral des BEATLES. Puis de la musique anglaise des sixties : THE WHO, THE SMALL FACES, le mouvement mod puis j’ai évolué vers le punk rock, les CLASH, JAM, SEX PISTOLS, BUZZCOCKS. Tout ce genre de groupes.

Je pense que nous décantons toute la rock musique qui nous vient des années 50 et a évolué depuis. Indépendamment de tous les bons groupes que j’ai connu en tant qu’enfant des années 90, mon influence radicale reste les BEATLESEt pourtant j’ai « tout » écouté : le son Motown, soul moderne, ska, reggae, punk, etc.

Lewis : En progressant en tant que musiciens, nos gouts évoluent et partant de nos premiers choix, nous élargissons vers tout ce que nous découvrons et aimons ensuite.

WTH : Et des influences musicales que vous ne reconnaitriez pas ?

Conrad : Aucune raison d’être coupable dans la musique ! Elle fait tourner le monde, elle est ma principale passion et je ne crains rien à révéler quel gout que ce soit.

Lewis : nous ne pensons résolument pas que parce que nous sommes un groupe de rock & roll, nous ne devrions aimer que du rock. Nous aimons tout. Chacun peut écouter ce qu’il lui plait, même Gary Numan comme cela nous est arrivé il y longtemps en pensant y trouver quelque chose que nous croyions ressembler à NINE INCH NAILS (rires).

The Luka State - Bury Me (Official Music Video)

WTH : Les premiers albums sont souvent intéressants car ils concentrent des thèmes musicaux fruits d’une longue maturation. Qu’est-ce que cet album représente pour vous ?

Conrad : Bonne question. Pour moi d’abord, en tant que compositeur, il représente un premier aboutissement, d’un long chemin capturé dans ce disque. Le temps m’a semblé long d’atteindre cette étape de reconnaissance en qualité d’artiste, de musicien. Et de produire finalement quelque chose dont nous sommes si fiers. Il concentre une part de notre essence profonde, de ce que nous sommes. C’est très émouvant de l’offrir maintenant aux autres, pour qu’il devienne leur disque. Cette musique que nous avons créée pour nous va pouvoir devenir la vôtre, à découvrir, apprécier, et conserver. Oui c’est une étape très émouvante. Merci de m’avoir permis de l’exprimer.

WTH : Vous avez signé avec A Shelter Music Group et travaillé en collaboration de Alan Moulder (NIN, FOO FIGHTER, MM…). Que vous ont-ils apporté ?

Conrad : Allan a un son bien particulier, a créé des morceaux reconnus. Nous avons trouvé en lui le bon partenaire pour produire notre son, celui que nous voulions. Travailler avec lui, s’appuyer sur notre maison de production permettent d’aboutir, de faire coïncider des objectifs. Il a apporté au groupe une énergie solide et brute, et permis de la capturer.

WTH : Fall In Fall Out compte 11 titres, dont certains étaient joué auparavant ? Lesquels ?

Lewis : Kick in the teeth par exemple, que nous avons sorti il y a 5 ans. Mais dans l’album, avec le travail, les titres ont grandi, progressé.

Conrad : L’essence d’un groupe de rock c’est la scène, où nous donnons le meilleur, et l’album a été enregistré « live ».  L’essentiel pour un groupe qui a l’habitude de jouer live et qui enregistre, c’est la pre production pour que le résultat colle aux morceaux, que la contribution de chacun soit calibrée. On change un truc, un autre.  Peu importe que nous ayons joué certains morceaux avant, le travail a permis de les transformer, les améliorer.  C’est le merveilleux de la musique, le pouvoir de quatre gars dans un studio, de s’épauler, se faire confiance et de se dépasser. Et mes expériences ou celles des autres. J’ai beaucoup de plaisir à transformer le quotidien en histoires pour un disque ; sur l’évasion, l’angoisse, les disparitions, l’amour… Je ressens comme important de coucher ses sentiments en écrivant, sans avoir besoin de cacher comment je me sens, ce que je veux dire. Cet album partage de nombreuses sources d’inspiration : l’amour, le sexe, la séparation, la drogue, la passion, l’angoisse. Cela illustre ce que c’est d’avoir 20 ans dans une petite ville du nord de l’Angleterre, mais ne dépend pas d’où on est, et peut être tout aussi applicable à un jeune qui vit en France. Qui partagera les mêmes sentiments.  J’aime que les gens puissent être touchés par mes textes, autant que d’apprécier la musique qui va avec.

Fall in fall out the luka state

WTH : Quels sont vos titres préférés de l’album ?

Conrad : On ne veut pas choisir, sinon je m’en vais ! (rires) Je pense que What My Problem est un très bon morceau, mais est ce que je peux citer tous les titres ? (rires) Fall In Fall Out aussi puisqu’il donne son titre à l’album. Et qu’il montre toutes les cordes que nous avons à notre arc. Nous pouvons sortir du rock qui flingue, ou des titres plus chargés d’émotions.

Lewis : Personnellement je ne peux pas choisir ; comme Conrad l’a dit nous sommes un groupe de scènes et mes morceaux préférés changent à chaque concert.  Cela dépend du moment. Il y a nécessairement plusieurs titres sur un album, mais l’ensemble fait partie de notre vie. Cela change tous les jours !

WTH : C’est cela, tous les jours. Pour moi aujourd’hui c’est Fake News. Quelque chose à dire sur vos textes, vos sources principales d’inspiration ?

Conrad : Elles sont nombreuses, concernent notre vie moderne, les gens qui nous entourent, les histoires que nous entendons, les personnages que nous rencontrons au cours de notre vie. Et mes expériences ou celles des autres.  J’ai beaucoup de plaisir à transformer le quotidien en histoires pour un disque ; sur l’évasion, l’angoisse, les disparitions, l’amour… Je ressens comme important de coucher ses sentiments en écrivant, sans avoir besoin de cacher comment je me sens, ce que je veux dire. Cet album partage de nombreuses sources d’inspiration : l’amour, le sexe, la séparation, la drogue, la passion, l’angoisse.  Cela illustre ce que c’est d’avoir 20 ans dans une petite ville du nord de l’Angleterre, mais ne dépend pas d’où on est, et peut être tout aussi applicable à un jeune qui vit en France. Qui partagera les mêmes sentiments. J’aime que les gens puissent être touchés par mes textes, autant que d’apprécier la musique qui va avec.

WTH : Merci. J’ai noté que vous avez une tournée virtuelle à votre agenda. Un moyen de promouvoir l’album ou d’essayer autre chose ?

Conrad : Les deux ! C’était important pour nous de faire quelque chose pour apporter de la joie dans un moment fou, dans notre monde mis à l’arrêt par cette pandémie. La musique nous manque à tous, comme la possibilité d’être tous ensemble à partager un concert. Alors nous voulons montrer que nous sommes toujours présents, et donner à nos fans de quoi maintenir une connexion, car nous nous battons. Et Internet est une opportunité pour retourner à nos fans l’intérêt qu’ils nous portent au travers de cette tournée virtuelle.

WTH : Avez-vous un message à faire passer auprès de nos lecteurs ?

Conrad : Oui bien sûr ! Garder la foi, l’espoir ; ça sera bientôt terminé et les concerts pourront reprendre.  Dans une même pièce, enfin ensemble, nous jouerons, chanterons et boirons. Gardez un œil sur notre programmation de concerts. Et si possible en septembre en France.

WTH : Merci beaucoup et à bientôt pour partager votre énergie.

Tls 2021

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