SURVIVAL ZERO : Interview du guitariste Benoit Raguin

Survival zero

SURVIVAL ZERO vient de sortir, le 24 mars dernier, son premier album, The Ascension, chez M & O Music. L’interview a été menée, au téléphone avec le guitariste Benoit Raguin,

WTH : J’ai construit l’interview en trois parties : le groupe, l’album, la suite... Et je vais essayer de ne pas trop parler. Commençons par la formation du groupe : vous avez chacun votre passé musical, chacun votre histoire et puis finalement vous arrivez à Survival Zéro. Peux-tu expliquer sa formation, les événements qui vous y ont amené ?

Benoit : Nous, on se connait tous depuis des années, nous nous fréquentons sur la scène locale, sur des évènements, et certains ont même déjà joué ensemble dans d’autres formations. En ce qui me concerne j’ai rejoint le projet en 2018, projet initié par Pierre (Lebaillif) notre chanteur.

WTH : Toi c'est la guitare rythmique c'est ça ?

Benoit : Oui !

WTH : Tu as dit 2018, ce qui semble indiquer un projet muri ? Ou c’est une opportunité finalement saisie ?

Benoit : On a tous joué dans des groupes, et possédons l’expérience de la scène. C’est un projet où nous avons voulu prendre le temps de le peaufiner, pour proposer un résultat le plus abouti possible.

WTH : J’aime questionner sur le nom du groupe : SURVIVAL ZERO. Les survivants n’en parleront pas, mais toi que peux-tu en dire ? Quelle inspiration ? Le livre de Mickey Spillane ?

Benoit : Non, pas du tout (le livre). Les thématiques du groupe tournent autour de la survie, les épreuves et la manière dont on s’en relève, plus grand si possible. La notion de survie zéro, c’est l’image du fond que l’on peut toucher. C’est un concept apporté par Pierre, qui nous a plu.

WTH : Est-ce que vous vous reconnaissez des influences ? Voire que vous revendiquez ?

Benoit : On se retrouve tous sur un tas de styles, de groupes et d’albums. Trash, Death, Post Black.  A la base, mon influence est metalcore, hardcore, mais on aime tout ce qui est bon. Ce qui nous plait peut se ressentir dans nos productions.

WTH : D'habitude je fais les photos des concerts mais actuellement c’est limité !

Benoit : C’est calme en ce moment !

WTH : Et frustrant, comme pour vous ! Alors, quand j'ai préparé l'interview j’ai cherché des photos du groupe et trouvé que celle de la promo de l'album. C’est volontaire ?

Benoit : On mise sur le projet, sur notre musique avant l’image.

(Pierre Lebaillif nous a ensuite adressé des photos dont est extraite celle-ci-dessus. Qu’il soit remercié)

WTH : Passons à l'album. Le groupe s’est réuni en 2018, et nous sommes en 2020. Cet album a-t-il pris du temps à murir ou s’est-il imposé plus précipitamment ?

Benoit : On a vraiment voulu prendre le temps, voulu proposer quelque chose d’abouti, surtout pas à la va-vite. De 2018 à 2020 il y a eu aussi la gestation du projet en lui-même, monter l’équipe, échanger, croiser nos influences.

WTH : Et dans tout cela, quel a été le temps pris pour enregistrer l’album ?

Benoit : De l’ordre de 18 mois.

WTH : Comment s’organisent les compositions ?

Benoit : Une bonne partie a été amenée par Pierre (Lebaillif) et nous avons tous apporté nos contributions au fur et à mesure des intégrations au groupe. Par exemple, Régis, guitare lead, a par son style, fixé une partie de l’identité musicale du groupe. Pour les compos suivantes, chacun amène un riff, on met en place, et on construit ensemble.

WTH : Coté style de guitare, aide-moi à vous repérer à l’écoute : par exemple dans le morceau « Ascension », l’intro assez rock, c’est Régis ou toi ? Dans la construction des titres on retrouve cette dualité, cette confrontation entre les deux guitares, une au son plus lourd, plus gras, et l’autre plus rock, plus medium.

Benoit : Les intro rock’ roll ça vient plutôt de moi. Régis travaille le lead, pas en guitariste shredder qui va en mette « plein », mais plutôt en allant chercher la petite ambiance qui va libérer le riff. Il travaille le son. C’est agréable de bosser avec lui.

WTH : Parlons des titres qui composent l’album et de leurs textes, leurs lyrics. Qui les écrit ? Ils sont collés sur les rythmes et les harmonies, ou l’inverse ?

Benoit : Ça c’est Pierre, chanteur parolier. Souvent il arrive avec une idée, apporte une ambiance sur un thème musical.

WTH : Allons à l’album et ce qu’il dégage : mur de guitares, partie rythmique solide, compositions variées, solides. On y trouve de la diversité dans le déroulement des thèmes musicaux, des surprises, tout en conservant une grande unité dans le son. En résumé, quand on commence l’écoute, on va jusqu’au bout, sans pousser en avant, sans s’ennuyer. Et vous qu’avez-vous voulu faire passer au travers de de cet album, votre musique, ?

Benoit : Aujourd’hui la musique on la regarde presque plus qu’on ne l’écoute et on se focalise sur des morceaux. Nous aimons écouter et proposer un album, qui soit un ensemble construit, cohérent ; une continuité qui ne se réduit pas à une addition de morceaux.

WTH : Donc la progression des morceaux compte ? Que peux-tu nous dire sur l’intro ?

Benoit : On va y chercher l’auditeur, en annonçant le son de l’album, ses intentions.

SURVIVAL ZERO - ASCENSION (official music video)

WTH : Old Man’s Path : un morceau bien dans le ton de l’album, avec le chant de Pierre, très présent dès le début

Benoit : Dans l’album on a mis une progression dans l’enchainement des titres.

WTH : Ascension, titre lié au visuel de la vidéo qui éclaire sur son climat. On y trouve une intro, avec une guitare au son bien rock, et un refrain bien marqué, que l’on peut même chanter.

Benoit : Oui, on est sur l’influence d’une rythmique trash, avec des riffs qui prennent le temps de se poser. Pour varier l’énergie dans l’album.

WTH : Glorious Némésis ?

Benoit : C’est une de celles où je me fais le plus plaisir, avec une rythmique nerveuse dont je suis volontiers client.  Elle vient faire un contre point aux titres où les riffs prennent plus leur temps, pour remonter la sauce !

WTH : Ah oui, j’avais noté : départ 200%... Et sur le lyric ? pourquoi glorieuse Némésis ?

Benoit : Cela fait partie des secrets qu’il faut garder !

WTH : Degeneration : plein de punch, du niveau de Ascension. Et son texte « the more you fight, the more you loose », ce n’est pas très drôle ?

Benoit : Les textes ne sont pas à prendre sur un mode pessimiste, il ne faut pas y voir que du noir.

WTH : Eternal Return, retour éternel, qu’en dis-tu ?  

Benoit : Certainement la plus enlevée de l’album.

WTH : The Coldspot, un instrumental. Pourquoi un instrumental à ce moment de l’album ?

Benoit : Et bien justement, dans cette notion de progression progressive dans la tension, le climat de l’album, The Coldspot vient apporter un moment de respiration avant le rush vers l’apothéose finale, la dernière montée.

WTH : Foundation, le chant à plusieurs voix m’a beaucoup plu, le mur de guitares aussi.

Benoit : Cela fait plaisir à entendre.

WTH : The Otherverse : ?

Benoit : La conclusion de l’album, où on prend beaucoup de plaisir à jouer avec les potes, on espère que cela se ressent.

WTH : Pour la suite, qu’avez-vous de prévu ?

Benoit : C’est comme pour tout le monde : on avait bien bossé en amont pour préparer la sortie de l’album, sa promo. On avait booké pas mal de dates sur la mi-juin. Ce que les derniers évènements sont venus annuler.

WTH : Où deviez-vous vous produire ?

Benoit : On avait prévu de jouer à Chalons, à Troyes, sur des évènements, dans des salles ou bars sympas, mais voilà…

WTH : On souhaite tous d’en sortir le plus vite possible. Il y a toujours une question que j’aime poser : votre album fait un peu plus de 38 minutes, 40 pour faire simple. Si vous devez faire un set de plus de 40 mn, que faites-vous : vous rallongez vos morceaux ou faites des reprises ?

Benoit : Pratiquement on nous demandera plutôt de faire 5 mn de moins ! Si on devait faire des reprises, on ferait classique : Sepultura, ou plus moderne, du Chimera, un groupe que j’adore.

WTH : En conclusion, un message que tu voudrais faire passer à nos lecteurs ?

Benoit : Nous étions tous dans les starting blocks, prêts à jouer pour partager notre album avec tout le monde. Pour le moment, nous attendons et prenons notre mal en patience.

WTH : Toute situation négative a priori peut aussi receler du positif, tel que par exemple pousser les métalleux enfermés de prendre leur musique en patience et d’écouter ce qui sort. Et le meilleur conseil reste d’écouter votre album, qui le mérite amplement. 

Merci à Roger de Replica Promotion d'avoir organisé cette interview.

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