ORKHYS : Interview du batteur Jean-Yves Chateaux

Orkhys 2020

Quand beaucoup d'autres groupes de metal symphonique ont déjà mis du violon dans leurs compositions, plus rares sont ceux à utiliser de la harpe, et ce fut le premier critère à prendre en compte à la formation d'ORKHYS. Formé il y a tout juste deux ans, ce combo Parisien évolue avec une musique sur une base metal symphonique mais avec des sonorités plus poussées en piochant dans d'autres style, du heavy au black en passant par le thrash. Nous nous sommes entretenu avec le batteur Jean-Yves Chateaux sur la génèse d'ORKHYS, la sortie du premier EP Awakening et nous a donné quelques informations sur le second qui sortira très prochainement.

WTH : Ma première question portera sur la genèse du groupe. Comment s’est formé Orkhys ?

Jean-Yves : Le groupe s’est formé entre la chanteuse, Laurène, et le guitariste, Brice, qui faisaient partie d’un autre groupe et qui cherchaient à faire un autre projet dans leur coin. Leur but était vraiment de mélangé plusieurs styles différents, le celte, le thrash, le black, le heavy, mixé tout ça tout en rajoutant de la harpe qui était l’un des critères les plus important. Et Brice, qui s’occupent donc de la guitare mais aussi des claviers, a commencé à composer. Ils ont d’abord commencé par travailler à deux, et ils ont ensuite commencé à chercher un bassiste et un batteur. Moi je suis rentré dans le groupe en mars 2019, et le bassiste nous a rejoint en juin. Et de là, on était parti pour faire l’enregistrement du premier disque, et du second dans la foulée car les enregistrements sont quasiment terminés pour le prochain. Voilà ça s’est formé comme ça. C’est un projet qui a déjà deux ans et qui a trouvé son line-up il y a environ un an. C’est vrai qu’on a pris notre temps pour les compositions pour bien construire quelque chose, mais c’est aussi dû aux changements de membres, le temps qu’on trouve les bonnes personnes, qui s’entendent bien autant musicalement d’humainement. Avec la voix de Laurene, la guitare de Brice, la basse de Julien et ma batterie, tout s’est bien accordé.

WTH : Peux-tu m’en dire plus sur le nom du groupe, sa provenance ?

J-Y : Il est issu d’une blague en fait ! (Rire) Brice et Laurene passaient pas mal de temps à l’ancien bar Dr. Feelgood des Halles, aujourd’hui devenu le Hellfest Corner, et à cette époque-là, ils cherchaient un nom pour leur groupe et ils l’ont trouvé sur la carte des vins il y avait un vin qui s’appelle presque pareil donc Brice l’a proposé, et pour le différencier du nom du pinard. Le nom du groupe vient de là finalement et puis ça va de paire avec le fait qu’on aime bien la bonne bouffe, le bon vin. Je ne suis pas sûr qu’il veuille vraiment dire quelque chose mais ça sonne bien. Cela dit, ça peut avoir un peu une consonnance médiévale, fantastique.

WTH : C’est vrai que si tu enlèves « hys » à la fin du nom, ça donne « ork » déviré de « orque », ces fameuses créatures du fantasy médiéval-fantastique.

J-Y : Voilà donc je trouve que ça sonne bien et notre style de musique s’y prête.

WTH : En parlant de style de musique, sans parler d’étiquette, comment décrirais-tu la musique d’Orkhys ?

J-Y : Alors c’est vrai que beaucoup de gens aiment mettre des trucs dans des boites avec des noms dessus. Il y en a qui vont dire que c’est du metal symphonique, d’autres vont les contredire parce que les guitares sont trop violentes. D’autres vont dire que ce n’est pas du thrash parce qu’il y a de la harpe ou parce qu’il y a des riffs de guitare qui s’apparente au black. Cela peut paraître stupide de dire ça surtout qu’il y a 99% des groupes qui ne veulent pas être mis dans des cases. Mais c’est vrai que ce risque de faire des mélanges fait qu’on ne sait pas trop où se caser finalement. Le thème principal sera de parler de celtes, de folk, pagan mais ce n’est pas que ça qui nous définit.

WTH : On va dire qu’il y a une base metal sympho avec plusieurs autres éléments et je trouve personnellement que ça donne un bon rendu.

J-Y : Bah tu vois, il y a des gens qui vont nous dire qu’ils n’aiment pas le metal sympho mais vous ce que vous faites, j’aime bien. Donc on se dit que, quelque part, on est un peu la clé aux gens qui ne connaissent pas ces styles-là de s’en approcher.

WTH : Comment est venue l’idée d’incorporer de la harpe ?

J-Y : Cela vient du fait que notre chanteuse et harpiste est originaire de Bretagne. La harpe est l’un de ses instruments préférés et elle s’est dit que ça serait bien de faire vivre cet instrument-là dans le metal. On voit beaucoup de groupes utilisés des violons mais jamais de la harpe.

WTH : Maintenant que tu le dis, c’est vrai qu’en dehors d’Eluveitie, je ne vois pas quel autre groupe utilise de la harpe.

J-Y : Voilà donc pour nous c’était très intéressant parce que cet instrument nous rapproche aussi du monde celte donc ça colle bien avec ce qu’on joue.

 WTH : On peut déjà avoir une vision globale de votre musique avec votre premier EP Awakening. Déjà le premier titre The End of Lies nous offre toute la palette du son d’Orkhys. Est-ce que, pour toi, cet EP est un bon présentoir pour le groupe ?

J-Y : En fait, ce qu’on sort là ce n’est pas forcément ce qu’on vient juste de composer, il y a des morceaux plus anciens que d’autres donc il n’y pas de chronologie puisque oui, c’est un EP qui sert à présenter le groupe. On s’est dit qu’avec ces trois morceaux-là, on pose les bases de ce que peut faire Orkhys tout en laissant planer le fait qu’il peut y avoir bien plus de choses à faire. Donc ça nous sert un peu de carte de visite. Cela montre les trois principales facettes du groupe, tout en sachant qu’il n’y en a pas que trois mais beaucoup plus.

WTH : Le second titre Guardians of our Lives est plus centré sur le côté folk avec la harpe qui est bien mise en avant, tandis que Rest of the Braves tire plus sur le thrash. Comment avez-vous travaillé ces compos ?

J-Y : Généralement c’est Brice qui compose. Il fait les prises guitares au préalable, et toutes les programmations basse/batterie, il nous propose ce qu’il a fait et après on travaille sur les arrangements, tout en sachant avec le lourd passé de conservatoire qu’il a, sans forcément changer les notes, les mélodies etc. Donc c’est principalement lui qui compose. Après tout le monde met la main à la pâte pour travailler les morceaux.

Orkhys - The End of Lies (Official Video)

Orkhys - Guardians of our Lives (Official Lyrics Video)

WTH : Peux-tu nous en dire plus sur les textes, plus globalement, l’histoire que raconte cet EP ?

J-Y : Si on prend déjà le nom de l’EP, Awakening, on peut dire que ça parle de commencement comme le projet qui vient de naître, qui vient de se réveiller, et c’est également le thème du premier morceau The End of Lies qui lui parle de la condition du monde tel qu’il est et du fait qu’il serait temps qu’on se bouge, qu’on reprenne nos vies en main et qu’on se batte pour ça, qu’il n’y a pas besoin qu’on soit des surhommes pour le faire et qu’on se batte pour nos droits, pour nos vies et pour qu’on vive mieux.

WTH : Comment s’est passé l’enregistrement ?

J-Y : Pour ma part j’ai commencé à faire les prises batteries en mai 2019, pour cet EP mais aussi pour le prochain, donc c’est quelque chose qui s’est fait sur un bon bout de temps. Il n’y a que moi qui ait mis les pieds dans un studio car tous les autres instruments ont été enregistré chez Brice. Il n’y a que deux chansons qui ont été faites chez Laurene.

WTH : Pour le deuxième EP, de cinq titres cette fois, qui sortira prochainement, est-ce que ce sera une suite d’Awakening ?

J-Y : D’après les textes de ce prochain EP, je ne pense pas que c’est une suite. Il sera certainement plus celte et surtout plus sombre avec pas mal de passage black. Je pense qu’on va rester sur le même attrait que le premier EP, sans pour autant privilégier un style en particulier mais garder ce type de construction.

WTH : Dernière question, quel message aurais-tu à faire passer à nos lecteurs ?

J-Y : J’aimerai dire que la scène n’est pas morte, qu’elle va continuer de vivre et qu’elle vivra tant que vous serez là à la soutenir et on vous en est très reconnaissant.

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