Interview de Laurène et Brice du groupe ORKHYS

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Après un premier EP en 2020, le groupe français ORKHYS aux sonorités celtiques a récidivé avec un premier album intitulé A Way. Après Jean-Yves, batteur du groupe, c’est au tour de Brice (guitare) et Laurène (chant, harpe) de répondre à nos questions.

Joël : Notre première interview avec ORKHYS remonte à moins d'un an, il a dû s'en passer des choses pour vous, un nouvel album, un cinquième membre.

Brice : Nous avons en effet un deuxième guitariste maintenant qui s’appelle Henri qui nous a rejoint il y a un peu plus d’un mois maintenant et qui est là pour m’épauler sur les parties de guitare, apporter un gros son. On se partage les soli, c’est comme cela vient lorsqu’on répète, au fil de l’eau et de l’inspiration du moment.

Joël :  La fois précédente, on avait évoqué avec votre batteur Jean-Yves la particularité d'ORKHYS d'avoir mis en avant la harpe. Depuis combien de temps en joues-tu Laurène ? Et qu'est-ce qui te plait dans cet instrument ?

Laurène : J’ai une formation de musique classique sur cet instrument. Cela n’est pas la première fois que je joue de la harpe dans les nombreux groupes auxquels j’ai participé. C’est une évidence pour moi je suis tombée amoureuse du son sans savoir quel instrument c’était, je trouvais le son merveilleux, chaud, rond, qui m’apaise aussi. Pour couronner le tout je trouve que c’est un très bel instrument. Sur l’album on a aussi enregistré de vraies cornemuses, pour donner un ton épique à l’album.

Joël : Après votre premier EP sorti l'année dernière, vous avez passé la vitesse supérieure avec un album. Selon les informations qu'on avait eues, corrigez-moi si je me trompe, c'était un deuxième EP de cinq titres qui était en préparation et c'est finalement un album. Pourquoi ce revirement ?

Brice : On avait six titres, cela faisait quarante minutes, ce qui est beaucoup pour un EP alors on s’est dit qu’on avait matière à faire un album avec deux morceaux supplémentaires

Joël :  Comment s'est passé le travail de composition ?

Brice : Alors en général les autres membres du groupe me font une liste de courses un peu comme s’ils composaient leurs pizzas tu vois (rires) et en fonction de ça j’essaie de faire des compositions qui plaisent à chacun, répondent au mieux à leurs attentes et qui tiennent la route, mais mes envies personnelles ne sont pas mises de côté et entrent en jeu

Laurène : C’est très important pour moi de m’occuper d’écrire les paroles, ce qui me permet déjà de m’approprier les morceaux et de pas me dire que je chante la musique de quelqu’un d’autre en fait et cela me permet aussi de m’assurer que le rythme musical est bon et que je n’ai pas de problème de rythme de langue qui ne collerait pas avec celui de la musique. C’est un énorme travail qui est réalisé sur les paroles.

Album a way

Joël : Quelles différences avez-vous voulu apporter par rapport à l'EP ?

Brice :  il y a une certaine cohérence on n’a pas réinventé notre style, le côté celtique plus marqué est plus un hasard qu’autre chose, je suis allé deux années de suite en Ecosse d’où peut être cette inspiration plus marquée.

Joël : D’où vient cette passion pour le celtique ?

Laurène : J’ai une double culture allemande et bretonne mais je suis née en Bretagne, et ayant longtemps vécu à Paris il me tardait de rejoindre ma terre natale.

Brice : Je ne sais pas si on peut dire passion, mais je suis attiré par les sonorités celtiques, on va dire anglo-saxonnes dans leur globalité et même un peu scandinaves, un côté ethnique qui m’inspire. J’écoute beaucoup de groupes dits celtiques ou pagan et comme nous sommes un groupe qui mixe un peu toute ses influences forcément le côté celtique ressort.

Joël :  Quels sont les sujets qui ont inspiré l'écriture des paroles ?

Laurène : Ce sont des sujets d’actualité parfois mais ce sont surtout des images que j’ai parfois dans la tête et je me contente d’écrire ces histoires qui me traversent. Après cela peut aussi parfois être plus personnel, comme la chanson Annwvin où je parle du décès de ma grand-mère ou Home sur ma volonté de me reconnecter avec mes racines alors que j’étais toujours à Paris et que je ressentais fortement ce besoin de revenir dans mon pays, ma culture.

Joël :  C'est un album auto-produit ? La production est plus léchée que l’EP

Laurène : Oui c’est toujours Raoul qui nous produit, il le faisait pour la première fois pour ce type de musique sur l’EP et il a récidivé. Les progrès dont tu parles sont réels cars il a affiné sont travail, il a appris à nous connaître et à travailler avec nous. La progression pour nous est énorme, on a beaucoup travaillé avec lui, on a beaucoup échangé et fait comprendre ce que l’on souhaitait faire entendre comme musique, car on en avait une idée très précise mais on ne savait pas comment l’exprimer. Le dialogue et le travail ont permis ce superbe son que nous avons sur l’album.

Brice : Nous on savait ce dont il avait besoin pour travailler, on a beaucoup plus travaillé en amont pour l’orienter et lui, nous connaissant mieux à mieux su traduire ce qu’on avait dans nos têtes, cela a été gagnant en fait.

Laurène : Ce qu’il faut dire aussi c’est qu’il y a eu un énorme travail technique du groupe en tant que musicien. Chacun a beaucoup travaillé sur son instrument pour pouvoir donner le maximum, j’ai énormément travaillé ma voix aussi pour atteindre un palier supérieur et je pense que cela s’entend sur l’album. Le but était de donner plus d’émotion, d’intention, de lâcher prise parfois, qu’il y ait plus de technicité et de précision aussi. On a pu plus se détacher delà technique d’enregistrement pour se consacrer à nos instruments, ce qui a été un gros travail.

Orkhys - A Brand New World (Official Lyrics Video)

Joël :  Avez-vous été impacté par la pandémie ?

Laurène : Pas du tout. Au départ on voulait sortir l’album en début d’année mais j’ai eu une année très chargée d’un point de vue personnel et je en me sentais pas prête à enregistrer, ce que j’ai dit aux gars. Je n’étais pas prête, j’avais besoin de temps pour me préparer, pour travailler ma voix et au final je me dis qu’on a bien d’attendre car cela a permis aux enregistrements de très bien se passer, j’étais plus sereine.

Brice : Quand je compose je fais une démo avec un piano à la place du chant et j’envoie à chacun une copie pour qu’il travaille de son côté. Chacun apporte ensuite sa touche, modifie une ligne de basse ou un break de batterie, enrichit la mélodie aussi. J’ai moi aussi au cours de l’enregistrement des arrangements de guitare qui viennent de leur retour. Ensuite quand on est raccord on enregistre dans l’ordre, c’est la batterie qui commence, puis la basse, les guitares et Laurène termine avec le chant.

Joël :  Y-a-t-il des perspectives de concerts dans les prochains mois ?

Laurène :  Oui, on en a déjà fait deux et nos prochains concerts sont le 20 à Vitray en Bretagne et le 27 novembre dans le Nord. Ensuite on est en train de monter une tournée dans l’Est et l’Ouest de la France avec plusieurs groupes de metal francophones

Joël :  Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Brice : Je voudrais d’abord remercier les gens qui prennent le temps d’écouter notre travail parce qu’avec toute l’offre musicale actuelle ce n’est pas évident, c’est donc important pour nous le temps qu’ils consacrent à l’écoute de l’album. Pour ceux qui ne nous connaissent pas je voudrais dire que malgré l’étiquette metal symphonique qu’on nous a collé, ils seraient surpris par notre offre musicale qui va beaucoup plus loin sur les rivages du heavy, du thrash du death et même parfois du speed metal. De plus la harpe donne une couleur différente à notre musique et j’espère qu’elle plaira aux auditeurs.

Orkhys

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