HELL OF A RIDE : Entretien avec Djej Rider et Thibs

Hoar 2020

Interview menée le 20 mai avec Djej (chant) et Thibs (batterie) du groupe français HELL OF A RIDE, via internet avec Christian DELEPEE pour What The Hell. Suite de la parution de l’album Nine of Cups, l’interview passe d’abord sur le groupe (sans faire de victimes) puis l’album (inattaquable).

WTH : Il faut chercher pour trouver la composition du groupe, est-ce volontaire ? Compte-t-il toujours cinq membres ? Toujours franciliens malgré les traces d’expatriations à Los Angeles ?

Djej :  Le groupe est aujourd’hui composé de Djej Rider, Chant,  Lone-Wolf Low, Guitare Rythmique, Nore the Lucky, Guitare Lead, Franck the Gent, Basse, Thibs, Batterie. En 2015, à l’époque de l’album « Bête Noire », la batterie était tenue par le précèdent batteur. Il y a eu au fil des ans quelques changements dans le line up du groupe, mais Low, Noré et moi constituons le noyau originel du groupe. Nous sommes toujours franciliens et je suis le seul à m’être déplacé à L.A. pour enregistrer les voix de Nine of Cups.

Thib’s : Le dernier album a fait des sauts entre Los Angeles (LA) et Paris, et les parties de basse guitare ont été enregistrées dans le studio de Djej, la batterie chez moi. Avec toute la panoplie des moyens modernes, tout a été repris à LA comme si nous nous y étions tous déplacés. Charles Kallaghan a fait le mix à LA, ce qui a pris environ un mois. Le master de l’album a été fait à Paris dans mon studio.

WTH : « Il était une fois » : Une « vieille » question : le nom du groupe ?

Djej : Pourquoi Hell of a ride ? Low, Noré et moi, nos anciens groupes se sont arrêtés au même moment et nous voulions jouer ensemble sans encore savoir quelle direction prendre. Puis, un soir nous avons fait une rencontre avec un type, une tête brulée, John “Mad Dog” RINGSDALE, qui nous a raconté sa vie. Une longue soirée qui a servi de déclencheur à notre projet commun. Le groupe tire son inspiration du sens du nom « Hell of a ride » (que l’on pourrait traduire par « putain de virée ») et de l’histoire de ce mec pour faire passer sa substance : une vie sans regrets, rêver sans limites, avancer avec détermination, se relever quand on tombe, ne jamais abandonner, jamais rien lâcher.

WTH : Merci d’avoir précisé que c’était une rencontre bien réelle, car je croyais en une construction narrative, un artifice. On a tout dit sur le groupe, à moins que vous ne vouliez nous lâcher une information ?

Djej : Oui tout est dit, on existe depuis 2011. Aujourd’hui, en 2020 notre nouvel album vient de sortir, un clip avec lui, et nous continuons à raconter cette belle histoire.

WTH : On va voir comment avec l’album ! Tout d’abord l’évolution entre les deux albums ? Faut-il toujours évoluer ? Qui compose ?

Thib’s : Tous ensemble. Pour Nine of Cups, on s’est tous retrouvés dans mon studio pour échanger nos idées : bouts de chants, esquisses de guitares, trois mois avant d’enregistrer. On a dégrossi le tas d’idées collectées, et choisi des riffs, extrapolé des pistes. Le premier morceau sorti de cette façon a été « Never Give Up, Never Surrender » dont le compte a été réglé en trois heures. Entre l’album aujourd’hui et la préproduction, NGUNS n’a quasiment pas changé. Ce titre est arrivé de façon très naturelle, sans douleurs. Après trois mois de ce travail, nous disposions d’une quarantaine d’idées. Charles Kallaghan Massabo, le producteur qui nous suit depuis le début les a reçues car nous avions besoin d’un « regard » extérieur. En deux jours de travail, il nous a aidé à assembler nos idées pour en sortir ce qui fait aujourd’hui les onze titres de Nine of Cups. Cette méthode nous permet d’être créatifs.

WTH : Cela s’entend car on identifie plusieurs influences au travers de l’album. Vous avez donc répondu : qui compose ? Nous composons !

Passons au titre de l’album. Pour moi, c’est la carte du jeu de Tarot.

Thib’s : C’est juste !

Djej : Le choix des titres s’est aussi effectué en fonction des thèmes que nous voulions aborder : tirés de nos vies, des aventures de John “Mad Dog” RINGSDALE. Le titre de l’album, et la carte de tarot, sont en relation avec le destin, la détermination. Ils évoquent l’épanouissement personnel mais aussi l’échec ou la frustration. La carte se lit à l’endroit ou inversée. Succès ou échec, l’histoire de Mad Dog correspond à cette dualité dont s’inspire les créations du groupe.

Thib’s : Sur l’évolution musicale entre les deux albums, on reste rock ‘n roll (grosses guitares, grosse batterie et basse, chants…) tout en s’ouvrant à une modernité dans les compositions et le rendu des morceaux. Il y a beaucoup plus de synthés, les refrains, les couplets sont plus aérés par rapport à Bête Noire où il y avait plus d’instruments dans ces parties. Aérer et utiliser plus d’instruments électroniques, implique, sur scène, de jouer avec des samples. Nous alternons les morceaux bien pêchus à 200 à l’heure avec des ambiances qui redescendent derrière. Exemples avec « Looking that way » en opposition à « Feel Me » ou « Never Give Up, Never Surrender ». « Stand Up » commence très fort, « The Fire » est plus calme. Jongler de cette manière a porté aussi sur l’ordre des morceaux dans l’album, pour sa cohérence. Notre volonté a été de rester Hell Of A Ride tout en sortant aussi de l’univers des créations précédentes, sur « Hysteria » et « The Fire » spécialement. The Fire clôture l’album, je l’appelle le morceau falaise « solo de guitare, camera en travelling circulaire, vent dans les cheveux ».

WTH : L’aspect « heavy sauce américaine » en sort renforcé ?

Djej : On a toujours envie d’écouter ce qui se fait, comme de partager les multiples influences de ce qui se faisait. Mais finalement, ingurgité et digéré, c’est du 100% Hell Of A Ride.

WTH : Et justement, si vous citiez quelques groupes récents que vous avez découvert, lesquels ?

Thib’s : Quand on a composé l’album on avait tous flashé sur Bring Me The Horizon. Sans toutefois aller aussi loin, on a enrichi avec synthés et électro. Black Stone Cherry reste aussi, pour tout le groupe, une influence du gros son bien ricain.

Djej : Black Stone Cherry est beaucoup cité au début du groupe, et aujourd’hui on est toujours dans l’énergie, rien lâcher, jamais abandonner, plus un coté mélancolique, et c’est aussi nous.

WTH : Si on doit choisir de parler de trois morceaux dans l’album, lesquels ?

Djej : A froid ! Les trois premiers : Stand Up, Stand Down, Never Give Up, never Surrender. On y trouve tout : 200 à l’heure, descentes, énergie, le gloubi boulga cher à la génération Casimir !

HELL OF A RIDE - N.G.U.N.S. (Never Give Up Never Surrender)

WTH : On ne donne pas nos âges ! Disséquer la musique à l’écrit est un exercice facilement artificiel, qui s’impose bien moins sur le web, puisqu’on peut mettre de la musique dans l’article. Alors pour vous illustrer, NGUNS sera parfait. Stand down eut été aussi très très bien. Nine of Cups est un excellent album, où toutes les intros sont bien réussies. La suite : lors des interviews de votre précèdent album, le mot était :  des scènes, se faire plus connaître. Aujourd’hui où en êtes-vous ?

Thib’s : Au déconfinement la musique reste enfermée. Défendre l’album sur scène sera compliqué sur 2020. On a une date le 19 septembre au Fertois Rock In Fest Vol 2. Le reste sera surtout en 2021. Le confinement a eu la vertu de nous imposer du temps, mis à profit pour travailler et pour sortir un single, le plus rapidement possible. Comme on dispose d’un studio, on peut enregistrer quand on veut.

WTH : En tant que photographe je m’intéresse volontiers à l’identité visuelle des groupes. Quelle est la vôtre ?

Djej : Le look global actuel du groupe est particulièrement visible sur le clip Never Give Up, Never Surrender.

Thib’s : On travaille beaucoup le visuel, et jusqu’à présent cela se ressent moins en scène que dans les clips. Pour y arriver, cela demande beaucoup de temps et une résidence dans une salle. Or la disponibilité des salles est un sujet compliqué car une scénographie c’est deux semaines de travail en amont. Le Phénix a été choisi comme logo du groupe, il lutte et renait de ses cendres. Comme Mad Dog, comme nous. Les logos, depuis le début ont été réalisés par Laurent (Low).

What The Hell : Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Thib’s : Le souhait de remonter sur scène le plus rapidement possible, et que chacun agisse pour que l’on sorte vite de la crise sanitaire actuelle.

Djej : Never Give Up, Never Surrender, on est en plein dedans ! On va continuer à faire attention et par exemple, le groupe attend pour se réunir, car chanter avec un masque ce n’est pas génial !

Thib’s : En conclusion prenez soin de vous, et ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.

Hell of a Ride

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