CARCARIASS : Entretien avec le batteur Bertrand "Bebert" Simonin

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Nous nous sommes entretenu avec Bebert, batteur de CARCARIASS pour parler du nouvel album Planet Chaos sorti fin 2019 et de ce retour sur scène depuis 2016 après 12 ans d'absences sur les planches. 

Kamui : Carcariass. Vous êtes formé durant les années 90. Quelle année plus précisément ?

Bebert : On va dire que la concrétisation s’est faite en 1994.

Kamui : Comment le groupe s’est-il formé ?

Bebert : À l’origine, on s’est rencontré à une émission de radio metal avec Pascal notre guitariste, moi je suis à la batterie. On a commencé à jouer ensemble et après on a grossi en intégrant Raphael à la basse et au chant également. On avait un autre guitariste à l’origine mais il est décédé depuis dans les années 2000. Première demo en 94, premier album, Hell On Earth en 96, un deuxième en 98, Sideral Torment. 2002, troisième album, Killing Process sorti chez Adipocere Records, avec pas mal de concerts, petites tournées, etc. 2004, on a arrêté les concerts mais on a continué à composer dont un autre album en 2009, E-Xtinction chez Great Dane Records. Toujours du travail studio donc pas de concerts et toujours cette continuité de composition. Et c’est en 2016 à l’occasion de la réédition des anciens albums par le label qu’on a décidé de revenir sur scène. Et puis on a été contacté par plusieurs festivals dont le Hellfest et quand on a eu cet engouement autour du retour du groupe, étant donné qu’on avait quelques morceaux en préparation, ça nous a boosté pour sortir ce nouvel album, Planet Chaos sorti en 2019. On est là aujourd’hui.

Kamui : Un de vos objectifs a été de mettre d’accord tout fan de metal en alliant la brutalité du death à une musique très mélodique allant jusqu’au Heavy. Est-ce que, après toutes ces années, ça a porté ses fruits selon toi ? 

Bebert : Nous quand on fait de la musique, quand on veut sortir un album, on joue quelque chose qui correspond à ce qu’on aimerait écouter, ce qu’on aimerait entendre. On ne suit pas une mode particulière, on est un peu intemporel dans notre façon de composer et de faire de la musique. Si ça plaît tant mieux, ça ne plaît pas tant pis. On n’a pas de contrainte, on n’en vit pas et on ne va pas mourir si l’album est un bide. C’est un loisir pour nous. Bien évidemment, comme tout groupe, on a quand même nos racines, nos influences et pour nous les trois groupes phares c’est Iron Maiden, Coroner et Death.

Kamui : Le nom du groupe vient du nom latin du requin blanc. Comment est partie l’idée ?

Bebert : À l’époque où on cherchait un nom de groupe, on était dans un bar quand on en a eu l’idée, du moins c’est Pascal qui s’est dit tiens et si on s’appelait Carcharias comme le requin des Dents de la mer. On était tous d’accord et on a validé ça, on a changé l’orthographe pour que ça ne ressemble à rien, que ça fasse original.

Kamui : ça rappelle un peu le groupe Carcass ! *rire*

Bebert : *rire* On nous la fait souvent celle-là ! Alors que ça ne veut pas dire la même chose et parfois on nous dit de faire du Carcass. Alors oui, on aime bien Carcass mais bon nous c’est du Carcariass qu’on joue. C’est comme Morbid Angel, Suicidal Angels, Death Angel, ce n’est que des consonances.

MELODIC DEATH METAL: CARCARIASS - Star Implosion (OFFICIAL VIDEO)

Kamui : Durant vos débuts vous sortez quelques albums, enchaînez les tournées et les concerts. Et fin 2004, comme tu l’as dit, vous décidez d’arrêter la scène mais vous continuez de faire des compos. Pourquoi ce choix ?

Bebert : La raison est simple : on a des jobs à côté, des vies de famille qui donnent de certaines contraintes et puis c’est vrai que, passer du temps sur les routes, on commençait à s’en lasser. On a donc fait une pause parce que les concerts commençaient à nous gonfler pour être honnête, faire du 10 heures de route, attendre 5 heures avant de jouer. Le meilleur moment c’est lorsque tu joues une heure sur scène. Alors certes on a passé de très bons moments mais au bout d’un temps ça devenait un peu trop chiant. La motivation n’était plus là.

Kamui : Et 12 ans plus tard vous revenez sur scène alors qu’est-ce qui vous a finalement décidé de revenir sur scène ?

Bebert : Lorsque notre label a décidé de rééditer nos anciens albums, on s’est dit que ça serait pas mal de refaire un ou deux concerts, la motivation était revenue. Et quand on a vu ce petit engouement suite à notre retour sur scène, ça nous a motivé pour sortir ce dernier album, ça nous a donné un petit coup d’accélérateur.

Kamui :  Fin 2019, vous sortez votre nouvel album Planet Chaos enregistré et mixé par DROP le guitariste de Samael au Downtone Studio à Genève, et masterisé par celui qu’on ne présente plus, Jens Bogren au Fascination Studio en Suède. Parle-nous un peu de ces collaborations.

Bebert : Avec DROP on est des amis de longues dates et qui n’habite pas loin de chez nous ce qui est très pratique pour travailler avec lui. Et c’est lui qui nous a conseillé de faire appel à Jens Bogren car il pensait que ce n’était pas judicieux que le mixage et le mastering se fasse par la même personne et ça a donc ajouté une touche supplémentaire pour élargir le fond de l’album. Donc on lui a fait confiance, on n’est pas allé en Suède, on lui a juste envoyé les pistes et il a fourni un travail qui nous convient.

Kamui : Les titres que composent cet album ont des évocations globalement spatiales, comme Solar Invasion, Star Implosion, vous parlez également de l’éventuelle impact d’Apophis. Qu’est-ce qui vous a donné envie de partir sur ces thèmes ?

Bebert : On est assez branché sur tout ce qui est science-fiction, futurisme, espace, ambiance Terminator, Alien, les nouvelles technologies qui prennent le dessus sur l’homme et puis le côté un peu désastreux. Il a juste cette chanson, Letter From The Trenches qui parle de la première guerre mondiale, des lettres des poilus, tout le reste c’est ce thème-là, le concept de l’album. L’idée est que lorsque tu écoutes l’instrumental, cela doit te permettre de te projeter, de voyager dans l’espace par la pensée.

Kamui : Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire ces compos ?

Bebert : Pour la composition, c’est surtout Pascal qui écrit la musique. Il enregistre toutes les guitares et après il m’envoi ses pistes et je place la batterie dessus, on valide. Et ensuite on va rajouter la basse et s’il y a de la place, on met du chant.

CARCARIASS - Letter From The Trenches [METAL] (OFFICIAL VIDEO)

Kamui : Et pour la chanson Letter From The Trenches qui évoque la Grande Guerre, dans le clip qui l’illustre, on a surtout l’impression d’y voir la bataille de Verdun.

Bebert : Oui car c’est ce qu’on retient le plus de la première guerre mondiale. Après ça peut être une autre bataille aussi. Et puis ce qui nous a influencé c’est les commémorations pour le centenaire de l’armistice en 2018. On était entrain de chercher des textes pour cette chanson qui est assez mélancolique, les lettres de poilus pouvaient correspondre à la chanson.

Kamui : Une coïncidence Sabaton qui sortait à côté leur chanson Fields of Verdun ! *rire*

Bebert : *rire* Ah oui tout à fait ! D’ailleurs, pour l’anecdote, on était en studio quand on a vu le clip de Sabaton de Fields of Verdun, on s’est dit ça y est, certains vont penser qu’on est des fans de Sabaton alors que, bien que l’on respecte ce groupe, on n’en est pas trop fan. Eux aussi ils ont fait un truc sur la première guerre mondiale mais bon ça n’a rien à avoir avec nous !

Kamui : Pour finir, as-tu un message pour nos lecteurs ?

Bebert : Tout d’abord je vous dirais d’écouter cet album et puis merci à nos fans pour leur soutien.

Merci à Roger de Replica Promotion de nous avoir permis de faire interview.

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