KAMERA OBSCURA : quand le metal rencontre le cinéma

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En marge de la sortie de leur nouvel album The Final Cut, les membres de KAMERA OBSCURA nous ont fait l'honneur de répondre à nos questions en évoquant les origines du groupe ainsi que son concept atypique.

WTH : On va commencer pas la génèse du groupe. Comment tout a commencé pour Kamera Obscura ?

Jean-Philippe : Tout a commencé en 2007. Le groupe a démarré à deux : Joël, le premier batteur, et moi à la guitare. On a commencé à poser des samples de dialogues de films sur les morceaux car il n’y avait pas de chanteuse. Le concept du groupe, chaque morceau est inspiré d’un film, est né comme ça. Et même quand on a intégré du chant aux morceaux, on a gardé cette idée.

WTH / Qu’est-ce qui vous a donné envie de partir sur le thème des classiques du cinéma dans vos chansons ?

Jean-Philippe : C’est surtout parce qu’on est des gros fans de cinéma de genre. Ma culture, c’est le cinéma et le Metal … donc mélanger les deux était naturel.

Cécile : Personnellement, ça fait parti des choses qui m’ont vraiment attirées quand j’ai rejoins le groupe. Le choix précis des films dont on s’inspire, ce jeu constant entre performance et projections, entre ma voix et les samples, entre le réel et la fiction… J’adore flirter avec les changements de perspectives (bourreau/victime), la subjectivité du “bien” et du “mal”, celle la laideur et la beauté… on s’amuse beaucoup avec les différentes lectures offertes par les maîtres de ce cinéma.

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WTH : C’est donc véritablement un hommage au septième art pour vous ?

Jean-Philippe : Oui, c’est un hommage à ce cinéma et à ses maîtres qu’on admire : Dario Argento, John Carpenter, George A Romero, Tobe Hooper et bien d’autres.

WTH : Pour la scène, est-ce que le concept de ciné-concert était une évidence ?

Jean-Philippe : Pareil, dès le début il nous a paru évident de projeter des images des films dont les morceaux sont inspirés. On a poussé l’idée encore plus loin en synchronisant le montage avec ce qu’on joue sur scène pour créer un show complet où le public peut en avoir plein les oreilles et les yeux.

WTH : Dans le premier album Dark Reels et l’EP Copycat vous avez rendu hommage au cinéma d’horreur et de science-fiction. Sont-ils vos genres favoris ?

Jean-Philippe : C’est le cinéma de genre en général. Plutôt des classiques du genre. Depuis les films de la Hammer jusqu’aux années 80. Il y a de l’horreur bien sûr, mais aussi de l’anticipation, du post-apocalypse etc

WTH : Pour la musique, quels artistes/groupes vous ont le plus influencé ?

Jean-Philippe : On a plein d’influences. Dans le Metal mais pas seulement. La musique de film est une grosse influence aussi bien sûr. A nos débuts, on était sur des influences Indus Metal. Mais sur The final cut on a pas mal dévié de ça pour aller vers quelque chose de plus heavy, moins droit, avec des sons de synthés vintage qui sont aussi plus en phase avec la thématique de l’album.

Franck : En ce qui me concerne, actuellement ce qui m’intéresse le plus est ce qu’il se passe côté Metal très down tempo (des groupes comme Amenra, Sinistro, Yob…) et côté Black Metal un peu alternatif (Enslaved, Satyricon…). Même si un de mes derniers orgasme live est Malka Family :-)

Cécile : On peut couper la dernière phrase de Franck ? Je ne cautionne pas son goût pour la musique festive :D

WTH : Vous en êtes déjà à votre second album et cette fois vous vous êtes attaqué au cinéma bis c’est bien ça ? Pourquoi ce choix ?

Jean-Philippe : Sur cet album, on a voulu piocher dans le cinéma américain des années 70/80. Une période très riche en classiques du genre. Ça va de Hurlements à Evil Dead en passant par les films expérimentaux de Kenneth Anger Lucifer Rising et Invocation of my demon brother ou un film de Russ Meyer Beyond the Valley of the dolls.

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WTH : Comment s’est passé son enregistrement ?

Jean-Philippe : L’enregistrement a été assez rapide. Nous sommes arrivés au studio bien préparés, les maquettes étant très proches des versions finales.

Franck : Oui, on a passé plus de temps en amont du studio à maquetter les titres qu’on souhaitait enregistrer. On a donc été vite pour les prises studio car on savait ce qu’on voulait. On a d’abord enregistré le duo basse/batterie en live, puis les guitares, et enfin les pistes voix. Les synthés sont exactement ceux des maquettes réalisées avant.

Cécile : ​De façon idéale, même si celà a pu être éprouvant par moment. On a passé beaucoup de temps ensemble en pré-prod, pendant l’enregistrement et le mix et ça c’était génial. Chaque morceau est comme un polaroïd d’émotions pris à un instant X : j’ai donc besoin pour être fidèle à ce que j’y pu ressentir au moment de l’écriture d’aller remuer tout un tas de trucs plus ou moins plaisants… c’est donc essentiel pour moi de m’approprier un peu l’espace, de me sentir en confiance et d’être avec des personnes qui ne me brident pas. C’est ce que j’adore avec ce groupe : On s’encourage à tester des trucs, à écouter nos viscères, on est patients et bienveillants les uns envers les autres… Le fait d’avoir déjà travaillé avec Flo a aussi été un avantage car il savait déjà dans quelles conditions je travaillais avant même qu’on ne commence : Il avait déjà retiré la moitié des ampoules de leurs douilles quand je suis arrivée au studio pour enregistrer mes voix…Haha !

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9/ Où et comment puisez-vous vos idées pour la composition ?

Jean-Philippe : ​La composition se fait de manière collective. L’un de nous enregistre une idée de maquette et les autres y apportent leurs idées jusqu’à ce qu’on arrive à un morceau plus ou moins complet. C’est à ce moment là qu’on le travaille en groupe pour faire les dernières modifications. On aime bien tester les morceaux sur scène aussi. Parfois on part d’un film et on compose quelque chose qui correspond à son ambiance, son rythme. Et parfois c’est le contraire. On a un morceau et on cherche le film qui correspondrait le mieux.


WTH : Vous avez mis l’accent sur la chanson « Maniac » avec un clip. Comment s’est passé le tournage ?

Jean-Philippe : ​Le tournage s’est déroulé sur une journée dans un grand cyclo blanc. On avait nos instruments, 3 mannequins, 2 caméras et de la lumière. On a passé la journée à s’amuser avec tout ça.

Franck : En tout cas on s’est bien marrés à le faire, surtout lorsqu’il s’est agi de faire couler du sang sur les mannequins :-)

Cécile : Oui… ça et leur donner des noms “Tu peux déplacer Rebecca sur la gauche steuplé ?” “Samantha elle saigne pas assez à mon gôut là.”” Tabatha a perdu un oeil ! Merde ! On l’a refait !”


WTH : Quels sont vos derniers coups de cœur cinématographique ?

Jean-Philippe : ​Perso, même si je suis surtout amateur de vieilles bizarreries cinématographiques, je continue à m’intéresser à ce qui sort. J’ai bien aimé Ça et Hounds of love pour l’horreur. Et sinon mon film préféré de 2017, c’est The Lost City of Z de James Gray.

Cécile : Mon dernier coup de coeur n’est pas cinématographique… je dirais la saison 2 de Channel Zero : The No End House… j’ai bien aimé Channel Zero : Candle Cove mais The No End House m’a vraiment fait flipper par moments et m’a donné de bonnes angoisses avant d’aller dormir !

WTH : Pour finir, avez-vous un message à faire passer aux gens qui suivent Kamera Obscura depuis ses débuts ?

Jean-Philippe : ​Continuez à nous soutenir. Venez aux concerts surtout. Le prochain sera l’occasion de fêter la sortie de l’album avec vous. Rendez-vous le 15 mars sur la Péniche Antipode à Paris.

Cécile : ​Merci… Votre engagement pour faire sortir ‘The Final Cut’ de sa bulle digitale a dépassé nos espoirs et l’accueil que vous lui avez réservé tout autant. Je déteste employer le terme d’army pour qualifier les personnes qui nous suivent avec passion -parce que vous n’êtes de putain de soldat pour personne- mais il est certain qu’à travers vous, notre musique prends tout son sens et que c’est vous qui la faites vivre. Cet album c’est notre sang et maintenant qu’il est sur ce disque il n’a plus qu’à se répandre, c’est à vous de le partager et de venir le célébrer en live s’il vous a touché… il n’est plus entre nos mains.

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