DEATHAWAITS : Interview avec le batteur Tommy Bonnevialle

Deathawaits 2019

Formé au début des années 2000 à Lyon, DEATHAWAITS est un mélange de Death et de Thrash teinté de hardcore et de grind, une recette qui fait mouche. Nous avions reçu en début d'année leur batteur Tommy Bonnevialle qui avait rejoint le groupe en 2017, pour parler du dernier album Raptures Smites sorti en octobre 2019. Rencontre.

Kamui : Peux-tu présenter Deathawaits pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

Tommy : Deathawaits est une formation de death/thrash qui est originaire de Lyon. Le groupe s’est formé en 2002, donc il y a un petit bout de temps déjà. Et on défend actuellement notre quatrième album Rapture Smites qui est sorti en octobre dernier.

Kamui : Pour ta part tu es arrivé bien plus tard dans le groupe. Quand quelles circonstances l’as-tu intégré ?

Tommy : Je suis arrivé dans un contexte un peu étrange. J’ai commencé en tant que membre de session sur la tournée de l’album précédent sur une quinzaine de concert avec eux. Ça s’est très bien passé et, n’ayant pas de batteur, ils ont décidé de m’intégrer définitivement à la formation.

Kamui : Dans vos influences, vous piochez dans le death, le thrash, le hardcore et même le grindcore. Quels sont vos groupes de prédilections ?

Tommy : Si je peux parler au nom du groupe, on se retrouve tous sur des standards classiques tel que Slayer, Pantera… On est également influencé par des groupes plus death comme Decapitated, Dying Fetus, Dyscarnate, Misery Index pour le grind, et un peu plus hardcore comme Malevolence. On a vraiment un panel assez large.

Kamui : Le groupe existe depuis 2002 mais le premier album Out Of Adversity date de 2011, la première grosse sortie en dehors de quelques démos et d’un split CD. As-tu des informations sur les raisons pour lesquelles il y a eu 9 ans entre la formation du groupe et le premier album ?

Tommy : À l’origine c’était un groupe de pote de lycée. Et puis des ambitions plus sérieuses se sont profilées avec le temps. Il leur a fallu ce temps-là pour nourrir le projet et essayer de le faire avancer le plus loin possible.

Kamui : Après quoi, en 2014 un deuxième album voit le jour, The Abominable, et un troisième en 2017 Solve Coagula. On va rapidement s’arrêter sur celui-là qui avait été enregistré au Vamacara Studio de Clisson, la ville du Hellfest. Qu’est-ce qui vous a permis d’enregistrer là-bas ?

Tommy : HK est reconnu dans la scène française, réputé dans le milieu. Il a fait beaucoup de production, notamment avec Loudblast. On nous la vivement recommander et on a donc décidé de collaborer avec lui, déjà sur cet album-là pour le mixage et le mastering, et on s’est de nouveau tourner vers lui pour le dernier album.

Kamui : S’en suit une longue série de concert. Vous avez partagé la scène avec beaucoup d’autres groupes, entre autres Dagoba, Loudblast, Eths pour les français, Exodus, Sepultura ou encore Napalm Death pour les internationaux. Quel a été ton expérience la plus marquante ?

Tommy : Alors moi c’était notre première partie de Misery Index. J’ai beaucoup apprécié à titre personnel car j’aime beaucoup ce groupe. C’est toujours très flatteur faire l’ouverture de groupes qu’on adore.

Kamui : Rentrons dans le vif du sujet, donc la sortie de votre quatrième album en octobre dernier, intitulé Rapture Smites via M & O Music pour la distribution. Qu’est-ce qui vous a amené à passer par eux ?

Tommy : Tout à fait, on l’a sorti en autoproduction et M&O nous ont aidé le distribuer sur toutes les plateformes. On nous les a recommandés et on a signé un contrat avec eux tout simplement.

Kamui : L’album s’est fait une nouvelle fois en collaboration avec le Vacarama Studio. Là on parle bien de production sur l’enregistrement. Comment ça s’est passé ?

Tommy : C’est à nouveau HK effectivement qui a pris en charge la production. On a juste enregistré les voix là-bas et tout le reste s’est fait à domicile. Concernant les parties batteries, c’est Kévin Paradis, le batteur de Benighted qu’on ne présente plus, qui s’en est chargé. Et je salue HK pour son travail sur la production et qui correspond à ce qu’on attendait.

Kamui : Donc tu n’as pas fait l’enregistrement mais tu as, malgré tout, participer à l’écriture de l’album. Peux-tu t’exprimer à ce sujet ?

Tommy : Tout d’abord, le squelette de cet album s’est dessiné en fin 2018. Il a d’avantage pris forme avec l’arrivée des nouveaux membres, notamment notre guitariste Olivier qui est arrivé en avril 2018. L’enregistrement s’est fait assez rapidement mais on a mis un peu plus longtemps pour le sortir. Et là on le défend depuis octobre 2019. Pour l’écriture, j’ai pris en charge les paroles. Notre chanteur Florian nous a proposé un concept : l’idée était de rassembler, sur une trame de fond un peu apocalyptique, plusieurs enjeux contemporains qu’on avait envie de traiter. C’est une interprétation contemporaine du mythe des cavaliers de l’apocalypse, un sujet, certes, vu et revu dans le metal, mais on a voulu le faire à notre sauce, et on a associé à chaque cavalier un fléau de la société moderne. Le premier cavalier c’est le capitalisme, le second c’est la guerre, mais aussi la catastrophe écologie, et le dernier c’est les réseaux sociaux, les écrans qui parasitent un peu nos vies. Ça nous permettait de recoupler tout ça dans un seul contexte et ça apporte aussi une petite touche mystique car il y a des versets de la Bible qui apparaissent de-ci de-là et ça crée une ambiance un peu malsaine dans cet album très pessimiste.

Kamui : L’écriture de ces paroles s’est faite avant ou après la composition des musiques ?

Tommy : Après la composition. C’est vraiment venu en un point, on écrit les paroles, qu’il faut écrire en anglais par convention du style, et j’ai été plus ou moins désigné pour le faire étant donné que je fais des études de traductions. Je suis un petit peu plus à l’aise en anglais donc c’était moi qui étais préposé à la tâche. Un exercice assez difficile je dois dire !

Kamui : Est-ce que, avec ce quatrième opus, vous aviez pu faire des choses que vous n’aviez pas pu faire dans le précédent ?

Tommy : Oui, beaucoup plus de liberté dans l’écriture. C’est notre guitariste Jordan qui a composé presque tout l’album et il a pris plus de liberté. Ça se ressent dans les musiques, on sent que c’est venu enrichir le propos avec beaucoup plus de variété dans l’écriture des riffs, de la mélodie, les harmonies qui n’étaient pas forcément là dans les précédents albums. En ce sens-là, on s’est parti un peu plus de fantaisies et encore une fois ça permet d’enrichir le propos du groupe tout en restant fidèle à nos racines thrash/death.

Kamui : As-tu un message à faire passer à ceux qui vous suivent ?

Tommy : Déjà merci car c’est grâce à vous et pour vous qu’on fait tout ça. Et je pense que le groupe ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans son irréductible fanbase qui le supporte donc merci du fond du cœur et continuez à soutenir les formations locales.

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