Interview avec le Hard/Blues-man français Phil Manca

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Interview sans filtre ni masque avec le guitar hero français, adepte de hard/blues, Phil Manca.

WTH : Ton nouvel album, le deuxième en solo, vient de paraître, pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours ?

Phil Manca : J’ai commencé la guitare assez tardivement, vers 15 ans, et je suis issu d’une famille non-musicienne donc il a fallu s’accrocher, mais j’ai eu la chance de jouer avec des guitaristes bien meilleurs que moi à mes débuts et je leur ai tout piqué… Mon parcours : groupes de rock, peu, en fait 2 : TNT avec le batteur Farid Medjane qui a ensuite rejoint Trust et le bassiste Fred Morissey qui compose aujourd’hui le répertoire de la chanteuse américaine Demi Evans et puis Sortilège qui avait changé de nom quand je les ai rejoints et qui comprenait d’autres nouveaux membres comme le chanteur suisse Mark B. Lay ex-Killer et Barbara Schenker ex-Viva.

J’ai ensuite retrouvé en studio Éric Levi l’ex-Shakin Street qui m’a d’abord rappelé pour jouer sur plusieurs musiques de films qui sont devenus pour certains de très gros succès comme les Visiteurs ou les Anges Gardiens, et ensuite pour collaborer au projet baroque Era qui avait l’originalité de mixer des chœurs grégoriens avec des solos de guitare ; l’album qui en a découlé a également été un gros succès, mais mondial cette fois-ci. Ce qui fait sans doute que je suis peut-être le guitariste français dont les solos de guitare ont été les plus entendus dans le monde sans que le public ne connaisse vraiment mon nom… J’ai parallèlement écrit des spectacles musicaux dont la comédie musicale rock pour enfants Jack et le haricot magique, créée à l’Olympia et qui restera à l’affiche pendant une dizaine d’année et j’ai rendu récemment un hommage à Gary Moore pour finalement écrire mon propre répertoire en solo et sortir 2 albums en 2 ans.

WTH : Un tribute band à Gary Moore, mais lequel ? Première ou deuxième époque ?

P.M. : Les deux. Un set pour chaque période.

WTH : Dans cet album on sent que tu as justement voulu mélanger les deux pour faire du heavy blues, genre assez peu représenté ; heavy oui, blues, oui, mais heavy blues, n'avez-vous pas peur de désorienter les fans des deux musiques ?

P.M. : Sûr que les puristes du blues ne vont pas forcément adhérer d’emblée, bien que les critiques de l’album dans certains magazines de blues us ou uk l’ont vraiment aimé tout en prévenant que c’était plutôt un album de blues pour rockers… Mais pour en revenir à la question, à leur façon, Gary Moore ou même Joe Bonamassa l’ont fait également et ça ne les a pas empêchés de rencontrer leur public, donc non, je n’ai pas peur moi non-plus de désorienter les gens, j’aime le blues, le rock et le heavy metal, ou le hard rock si tu préfères, pour moi il est naturel de jouer et de proposer ce qui me passe par la tête et qui me plait au public, je trouve ça cohérent et mes 2 albums, encore plus le dernier, le sont à mon sens.

WTH : Sur l'album vous êtes méchamment entouré avec une section rythmique absolument diabolique, pouvez-vous nous en parler ?

P.M. : Ce sont deux amis de longue date. Il y a Éric Lafont à la batterie, Éric a joué avec beaucoup de monde et est sans doute un des rares batteurs à pouvoir bien jouer de tous les styles. C’est un vrai musicien qui sait également jouer de tous les instruments et qui accessoirement sait écrire pour un big band ou un orchestre symphonique. Et il y a David Jacob à la basse qui est connu pour officier principalement dans Trust, mais qui possède lui aussi une palette musicale bien plus large allant du jazz à la musique classique. Bref, ce sont tous les deux des musiciens de rock hors pair et le fait de jouer avec ces perles me permet de gagner un temps fou en limitant les séances de répétitions et d’enregistrement : 4 jours en tout ont été suffisants pour mettre en boite les rythmiques du dernier album.

PHIL MANCA - CRYING FOR FREEDOM

WTH : Il y a un vrai Manca touch sur cet album, un toucher très personnel ? Essayez-vous de vous démarquer de la production standard actuelle dans le style que vous pratiquez ?

P.M. : Merci. Si tu parles du toucher à la guitare, je ne pense pas que ça s’apprenne, ça vient au fil des années, ou ça ne vient pas du tout, en tout cas beaucoup disent que j’ai un toucher reconnaissable et si c’est le cas alors c’est formidable. Si c’est du toucher artistique dont il est question, oui j’essaye de me démarquer en proposant des titres mélodiques et énergiques avec des parties de guitares originales, une recette qui peut à mon sens toucher à la fois les guitaristes comme le public “non-pratiquant“.

WTH : Les mélodies sont superbement interprétées au chant, pouvez-vous nous parler du chanteur ?

P.M. : Il s’agit de Josselin Jobard, surnommé JJ. JJ est avec moi depuis l’épisode Gary Moore où il était à la basse et au chant, car lui aussi est multi-instrumentiste, d’ailleurs sur scène il joue de la guitare et du clavier dans la formation actuelle. Même si c’est moi qui écris les mélodies, de par ses influences vocales modernes, JJ possède un timbre de voix assez unique dans le genre qui colle parfaitement aux titres et les rend ainsi encore plus remarquables. C’est un musicien qui comprend tout de suite la façon d’interpréter le morceau et de plus il est lui aussi très rapide pour enregistrer.

WTH : Le morceau Mask of Snow sort vraiment du lot ; un mot sur sa genèse ?

P.M. : Mask of Snow est en effet le seul titre un peu “comédie musicale“ vu qu’il possède plusieurs parties distinctes. Une partie acoustique, une autre électrique et un final. C’est parti au départ d’une balade bluesy en open tuning et qui a évolué sur la deuxième partie électrique sans que je sache vraiment comment, sans doute parce que je n’arrivais pas à conclure de façon originale la première, du coup je me suis laissé aller…

WTH : Comptez-vous effectuer des show cases en streaming pour continuer à vous faire connaître du grand public ?

P.M. : Un premier show case, quasiment réservé aux professionnels vus que les jauges des salles seront encore réduites, va avoir lieu début juin. Et ensuite, vu que l’album fonctionne bien sur les réseaux sociaux internationalement et que nous ne sommes pas encore près de pouvoir tourner régulièrement, nous allons certainement proposer des concerts en streaming.

WTH : Un dernier mot pour le public français et européen ?

P.M. : Même si nous traversons tous une période très compliquée, ne désespérez pas, l’euphorie reviendra et nous serons là pour vous accompagner. En attendant, suivez-nous sur les réseaux sociaux, abonnez-vous, partager les publications, plus nous aurons de fans, ou de followers si vous préférez, plus nous serons crédibles et auront la chance de venir jouer près de chez vous. A bientôt.

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Phil Manca

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