LORNA SHORE + RIVERS OF NIHIL + INGESTED + DISTANT // Le Bataclan, Paris – 06/12/2023

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Ce fut véritablement la date de cette fin 2023 à ne pas rater, le concert Parisien de LORNA SHORE au Bataclan. Un vrai bon de notoriété pour ce groupe depuis le recrutement de Will Ramos au chant dont la surprenante puissance vocale et ses capacités hors normes ne sont plus à faire. Mais c’est aussi le plateau proposé, avec RIVERS OF NIHIL, INGESTED et DISTANT qui a permis un sold out très rapide si bien que trouver des places en reventes était une véritable partie de chaise musicale. Retour sur un concert dans un Bataclan archi-complet.

DISTANT

On commence les hostilités avec DISTANT, cette fameuse formation Néerlandaise qu’on a pu découvrir une première fois en novembre 2022 durant la date parisienne de DESPISED ICON et DECAPITATED, un set qui nous a particulièrement marqué. Et si vous êtes amateur de gros riffs lourds qui forment les breakdowns, avec eux vous voilà servi. Au vu de l’énergie déployé par le combo mené par Alan Grnja, on sent qu’ils ne cherchent pas à chauffer le public et qu’au contraire ils envoient tout ce qu’ils ont comme une tête d’affiche. Le frontman démontre une grande capacité vocale qui s’accorde avec l’intru typiquement deathcore, ce qui génère forcément les premiers wall of death et circle pit. Il ne faudra pas longtemps à DISTANT de pouvoir se produire en tête d’affiche sur une prochaine tournée.

INGESTED

Je sais, on vous bassine avec INGESTED depuis un certain temps, mais on ne se lasse pas de voir Jason Evans et sa bande car on sait pertinemment que ce sera une joyeuse ambiance. Et un concert d’INGESTED c’est toujours physique, que ce soit dans le pit ou sur scène. Même si le groupe ne joue que 30 minutes, il n’en faudra pas plus pour la température monte d’un cran dans le Bataclan, d’autant que le set s’ouvrira sur un morceau inédit, Paragon of Purity. Du reste, ce sera à coup de Shadows In Time et Invidious que le show se poursuivra. Puis petite surprise avec un titre de l’époque où le combo était plus porté sur le slamming brutal death avec Skinned and Fucked, un morceau à la batterie mitraillette. Après toutes ces fois où nous les avons vu, peut-être son dire : à quand un featuring avec Will Ramos ? Quoi qu’il en soit, INGESTED ne nous a jamais déçu et ce soir encore, le quatuor Britannique a brillé.

RIVERS OF NIHIL

La puissance redescend d’un cran avec le côté plus prog et technique de RIVERS OF NIHIL. Le groupe a subit un remaniement à la suite du départ de Jake Dieffenbach puisque c’est le bassiste Adam Biggs qui a repris le poste de chant en plus de la basse. Malgré ce changement, le noyau créatif du groupe est resté intacte et Adam démontre qu’il est vraiment taillé pour ç et ça se constate dès le premier morceau The Silent Life. RIVERS OF NIHIL fait vraiment parti de ces groupes où l’aspect technique des riffs est mis en avant si bien qu’on arrive à sentir l’influence MESHUGGAH. Le groupe profite lui aussi de nous faire découvrir des nouveaux morceaux avec Hellbirds et The Sub-Orbital Blues. Si les deux groupes précédents étaient là pour préparer le terrain d’un point de vue puissance et énergie brut, RON offre quelque chose de plus linéaire et de plus mélodique. Le choix de plateau était très judicieux et je vous dirais pourquoi quand je parlerai de la tête d’affiche. Le groupe termine ses 45 minutes avec Where Owls Know My Name, morceau adéquat pour clôturer le passage des guests.

LORNA SHORE

Cette fois on y est, place au groupe le plus attendu de la soirée. Comme je le disais, choix plus judicieux car LORNA SHORE concentre tout ce qu’on a retrouvé dans les groupes précédents et vous y rajouter les samples orchestraux pour que la mayonnaise prenne. Après leur ouverture de PARKWAY DRIVE en 2022, le groupe n’a eu de cesse de gagner en notoriété, si bien qu’ils ont pu joué 1h au Hellfest 2023, occultant presque le passage d’IRON MAIDEN. Et comme on s’y attendait, l’effervescence dans le pit a été multiplié par 10 (si ce n’est plus), si bien que les agents de sécurité étaient sur le pieds de guerre pour récupérer les slammeurs. Et Will Ramos, débordant de charisme, envoi toute la puissance de ses cordes vocales d’extraterrestre dans son micro. Les effets pyrotechniques embellissent la prestation scénique, et là on peut se dire que le groupe a voulu faire les choses en grand.

Même si la plupart des regards étaient tournés vers le chanteur, pour ma part je ne peux pas rester sans regarder le groupe dans son ensemble car à l’instar des prouesses vocales de Ramos, les riffs incisifs des gratteux et la fluidité déconcertante du batteur Austin Archey. Mais je ne suis pas le seul à ne pas me focaliser uniquement sur le frontman à en juger sur les réactions d’euphories de l’assistance sur les solos épiques d’Adam De Micco qui font frissonner.

De l’ouverture avec Welcome Back, O’Sleeping Dreamer à To the Hellfire, en passant par Of The Abyss sur laquelle Alan Grnja viendra donner de la voix, Cursed to Die et Immortal, le quintet de relâcher sa puissance à la fois dévastatrice et bienfaitrice. Au moment de Sun//Eater, le concert atteint une sortie de paroxysme qui se répètera sur To the Hellfire, on se croirait dans une autre dimension. Le combo est en véritable symbiose avec le public, et Will Ramos ne faiblit pas dans ses envolées lyrique, alternant entre cris aigus et grosses voix d’ogres. Après cet ouragan d’émotions et d’énergies, le groupe s’éclipse avant les rappels.

Quand d’autres groupes décident de sortir ses classiques pendant les rappels, LORNA SHORE va plutôt faire honneur à son dernier album Pain Remains avec les trois parties de son titre éponyme : Dancing Likes Flames, After All I’ve Done, I’ll Disappear et In a Sea of Fire. Le pit ne se relâche pas, c’est un défouloir notoire du début à la fin.

Au terme de cette soirée, le public ressort totalement conquis par les groupes qui se sont produits ce soir. LORNA SHORE aura été le clou de spectacle et pour un groupe de deathcore, il est rare de rassembler autant, se hissant au passage au niveau des grands noms comme SUICIDE SILENCE et THY ART IS MURDER. Et non content d’envoyer toute la violence de cette musique, la bande arrive aussi à nous transcender avec le côté épique qui se dégage de leurs compositions. Le groupe n’a pas fini son ascension mais l’apogée leur est a porté de main. Merci à Valérie, attachée de presse pour Century Media, pour l’accréditation et à Matthieu Lelièvre d’Acta Infernalis pour les photos.

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