GARMONBOZIA 25 ANS – Jour 1 // Le Liberté & l’Étage, Rennes – 27/10/2023

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Tous les 5 ans, la compagnie Garmonbozia organise un événement pour marquer son anniversaire. Depuis 1998, cette équipe est à 100% dédiée avec passion à la musique, Rock, Metal et Jazz majoritairement. Pour leurs 25 ans, ils nous ont offert une édition d’anthologie avec pour la première fois des concerts au Liberté alors qu’ils s’étaient contentés de l’Étage en 2018 pour les 20 ans. Et ils ont frappés très forts avec une affiche incroyable, et une exclu en France, les emblématiques EMPEROR pour le vendredi ! Retour sur cette première journée dans la capitale Bretonne.

SATURNUS (L’Étage)

On commence cet anniversaire en douceur avec la formation Danoise SATURNUS qui n’est pas toute jeune, 1991 ! Alors on peut ne pas être fan d’un style de metal en particulier, là en l’occurrence le Doom, mais le groupe dégage une telle osmose sur scène qu'on est très vite captivé, rien que sur l’intro de The Storm Within. Malgré la lenteur des riffs, le morceau est très intense. La densité de leur musique équivaudrait à celle de la planète dont le groupe tire son nom, Saturne, qui pourrait flotter sur l’eau. Le soliste accompagne le morceau des ses notes de guitare avec virtuosité tandis que le chanteur nous envoi son growl caverneux avec une extrême gravité. La beauté des compos jouées ce soir m’a permis d’apprécier un style dont je ne suis pas féru au départ. SATURNUS est vraiment un groupe à voir en live.

SAOR (Le Liberté)

Nous voici donc dans la grande salle du Liberté, un peu l’équivalent du Zénith de Paris mais dans une configuration sans gradins. On retrouve SAOR, le fameux projet d’Andy Marschall qui qualifié de Caledonian Metal. Comme toujours, il s’entoure de musicien live, notamment Dylan Watson à la batterie que l’on retrouve chez CÂN BARDD et KASSOGTHA. SAOR nous replonge une fois de plus dans l’histoire de l’Écosse avec des morceaux qu’on ne se lasse pas d’écouter tels que The Awakening et Tears Of a Nation. On est toujours aussi pris aux tripes avec des moments épiques dans cette musique jouée par le groupe, avec ce côté folk apporté par le tin whistle et la cornemuse écossaise. L’intensité du show sera atteinte au moment du morceau Aura, génératrice de fortes émotions. La seule petite déception sera le fait qu’il manquait Forgotten Paths mais ce sera pour une prochaine fois.

IN THE WOODS… (L’Étage)

On retourne à l’Étage pour un registre un peu différent avec IN THE WOODS… qui, comme son nom l’indique, nous propose une balade dans les bois. Avec une proposition plus prog, voir avant-gardiste, nous avons encore droit à un groupe qui n’a pas l’air de se mettre de limite en termes de compostions. Le groupe s’était reformé en 2016 après 15 ans d’inactivité et l’apport du chanteur Bernt Fjellestad donne vraiment un nouveau souffle au groupe avec un line-up remanié depuis 2018, seul le batteur Anders Krobo est membre originel. Ce qui impressionne c’est la polyvalence d’Anders que ce soit sur le chant guttural ou le clair. Lui est les autres musiciens font preuve d’une grande aisance sur scène. L’accent est bien sûr mis sur l’album de 2022 Diversum qui se démarque bien des précédents. IN THE WOODS… a joué une prestation convaincante et ce line-up actuel a certainement redonné cette flamme perdue en 2000.

ENSLAVED (Le Liberté)

Après ce show donné au Tyrant Fest une semaine plus tôt, voir ENSLAVED dans un autre cadre dans une salle plus grande allait certainement donner une autre saveur. Alors dire le contraire serait mentir mais ça reste le même concert malgré tout, avec certes un temps de jeu un peu plus long. Mais le but n’est pas de me répéter car comme prévu le groupe reprend la même setlist avec des morceaux du dernier album Heimdal. On retrouve cette même routine dans au fin que le concert avance. Bien que le groupe Norvégien ne me laisse pas de marbre non plus, je décroche assez vite. Mais les photos seront certainement plus parlantes que moi.

THE GREAT OLD ONES (L’Étage)

Les Français de THE GREAT OLD ONES nous a proposé quelque chose de différent ce qu’ils font habituellement, une expérience live assez particulière, le ciné-concert. Les musiciens sont répartis de part et d’autre de la scène pour laisser place à la projection du court métrage de muet de 2005 The Call of Cthullu. Le groupe a tout simplement joué les musiques du film en version Black Metal. L’expérience est intéressante d’autant que ce n’est pas très courant. Cela dit, ce n’est pas forcément intéressant d’un point de vue photographique car les musiciens se contentent de jouer chacun dans leur coin sans interaction avec le public. Alors certes, l’exercice est difficile mais on aurait peut-être apprécié un peu plus de mouvement dans notre direction, même si leur temps de set correspond au temps du film. Avec une timeline plus long, le groupe se serait certainement donné un peu plus de liberté. Mais au moins l’expérience du ciné-concert est bonne à prendre, un très bon concept.

EMPEROR (Le Liberté)

Nous y voilà enfin, le concert le plus attendu de la soirée, l’exclu française, EMPEROR. Le combo Norvégien mené par Ihsahn, l’une des figures emblématiques du Black Metal, arrive sur scène sous une pluie de ferveur et de joie avec l’intro Nightside. Dès le premier morceau In the Worldless Chamber, on est pris dans l’engrenage et les séances de décrochages de nuques commencent. Ihsahn dégage une telle prestance sur scène qu'il se hisse à la hauteur de sa réputation. S’en suit Thus Spake The Nightspirit, on se dit vite que le groupe va nous faire un véritable best-of de sa discographie. L’ambiance devient de plus en plus sulfureuse au Liberté, une partie du public est en effervescence tandis qu’une autre est captivée par la puissance vocale d’Ihsahn et ses riffs forgés qu’il partage avec Samoth.

Après avoir joué quelques titres de l’album Anthems To The Welkin At Dusk, l’éclipse peut enfin commencer. Le show est sur le point d’atteindre son paroxysme avec leur légendaire album In The Nightside Eclipse et ça commence avec Towards the Pantheon. On s’y attendait, c’était un concert d’anthologie qui nous attendait, mais là ça va bien au-delà. Les empereurs du Black Metal sont en véritable communion avec nous et elle va atteindre son apogée avec THE chanson d’EMPEROR, I Am The Black Wizards. Même avec un jeu minimaliste, sans décorum et sans maquillage car le groupe a depuis longtemps laissé le corpse paint derrière lui, le concert est mené avec une efficacité diabolique.

Et un concert d’EMPEROR ne peut pas être complété sans Into The Infinity of Thoughts qui sera jouée aux rappels et les Norvégiens tireront leur révérence sur Ye Entrancemperium. EMPEROR aura été efficace de long en large, une performance tellurique, à la fois enragée et majestueuse, 1h30 de démonstration technique, brute et jouissive, un show qui marquera longtemps les esprits.

REGARDE LES HOMMES TOMBER (L’Étage)

Et on rejoint l’Étage, malgré la fatigue, pour le dernier concert et pas des moindres, celui de REGARDE LES HOMMES TOMBER. Chandeliers allumés, encens, toutes les conditions sont réunies pour leur show. Pas de grande surprise, le groupe commence avec les trois premiers de l’album Ascension avec L’ascension, A New Order et The Renegade Son, même si certes, ces morceaux sont taillés pour le live. Mais le groupe rassemble toujours autant avec une salle blindée mais c’était prévisible. T.C au chant est toujours aussi possédé mais paradoxalement dans une expression scénique maîtrisée, toujours pris dans la profondeur de ses paroles. La mélancolie de leur musique, son aspect solennel lui donne presque un côté mystique. Le seul vrai bémol c’est peut-être un manque de renouvellement de la part du groupe. Mais le concert reste très appréciable et RLHT fait aussi parti de ces groupes qu’il faut vivre en live.

La suite, dans le report de la deuxième journée !

Photos : Lucinda The Strange

Emperor Enslaved Saor Regarde Les Hommes Tomber The Great Old Ones In The Woods Saturnus

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