6:33 : Interview du chanteur Florent Charlet

633 2021

Entretien avec Florent "Rorschach" Charlet, chanteur principal du groupe 6:33 qui m’a accordé de son temps pour parler du groupe et du dernier album Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome.

Joël : Pourrais-tu nous faire un topo sur la composition du groupe ?

Florent : Alors nous avons Nicolas "Nicko" Pascal aux guitares, claviers, chant et à ma mise en scène, Manuel "Mano Low" Gerard à la basse, Damien "Mister Z" aux claviers, Emmanuel "Howahkan Ituha" Rousseau aux claviers uniquement en studio, Cédric "Vicken" Guillo à la batterie et Bénédicte qui intervient au chant via des enregistrements. En fait, une foule de gens gravitent autour du projet.

Joël : D’où vient le nom du groupe ?

Florent : C’est l’heure à laquelle on se couche, non trêve de plaisanteries, le groupe était en fin d’une soirée arrosée et Nicolas a levé la tête, a vu l’heure 6 :33 et a dit « tiens ça ne serait pas mal comme nom de groupe ça ! ». Le reste de la bande a décidé que si le nom leur plaisait encore le lendemain, il serait adopté, ce qui a été le cas. De plus ça nous permet d’être devant dans les bacs à disques, les chiffres sont toujours avant la lettre A. (Rires).

Joël : Quelles sont tes plus importantes influences dans la musique ?

Florent : on est tous des musiciens éclectiques et on va citer pèle mêle Mike Patton, Michael Jackson, en passant par Devin Townsend, Ennio Morricone, Franck Zappa et tout ce qui nous a construit en tant que musicien accompli. On a grandi dans les années 80 /90 avec tout ce qui allait avec la musique, le cinéma, la pop culture, la bande dessinée, tout ça est le melting pot de nos influences.

Joël : Comment se déroule le processus de création des titres au sein du groupe ?

Florent : C’est très simple, c’est Nicolas qui compose tout de A à Z, la moindre note, tout. Emmanuel Rousseau a composé le début de Prime Focus, une musique de film, ce qui est d’ailleurs son métier actuellement. Mais Nicolas compose tout jusqu’au lignes de chant et moi je pose mes mots dessus. Bien entendu on correspond toujours pour les petites modifications à faire pour que cela sonne bien. Je considère que c’est un vrai génie car pour composer des chansons aussi éclectiques avec autant d’inserts divers et variés, chapeau bas. Il a été élevé avec du PINK FLOYD, du GENESIS, du Zappa, il met vraiment de tout dans sa musique et notre osmose avec mes paroles est absolument géniale. Pour ce qui est de la mise en scène live c’est moi qui m’occupe de ça, je suis coach scénique, j’ai mis en place un jeu de miroirs pour voir les interventions vocales de Bénédicte par exemple, je construis l’univers scénique du groupe en adéquation avec la musique de Nicolas. Sur Deadly Scenes on a voulu que ça colle parfaitement, que ça aille aussi loin que la musique et les textes. Mais cela reste un travail d’équipe, chacun amène sa pierre à l’édifice et l’avis de tous est entendu pour que l’osmose soit parfaite.

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Joël : Concernant votre nouvel album Feary Tales For Strange Lullabies : The Dome, quels sont les sujets que vous abordez ?

Florent : Dans cet album beaucoup, la ligne principale étant les tribulations d’un provincial qui monte à Paris pour réussir dans le show business, agrémenté de rencontres avec des personnages haut en couleurs comme ces danseurs transsexuels le jour qui sont super héros la nuit et qui vient une sexualité difficile. L’album ouvre sur les voix que tu entends dans ta tête et qui partent dans toutes les directions, puis on aborde la drogue et plus généralement l’addiction à la drogue, au plaisir, à la célébrité. J’aborde aussi le thème des femmes face au patriarcat, après on raconte une histoire, on peut considérer cet album comme un concept-song dont l’histoire s’arrête au milieu puisqu’un second album devrai clore cette aventure provinciale dans les fantasmes parfois glauques du show business où pour réussir il faut parfois faire des choses pas très propres. C’est comme un film avec quelques spin-offs.

Joël : Comment s’est déroulé le processus d’enregistrement ?

Florent : Un peu compliqué j’ai eu deux enfants, Nicolas un, il a déménagé et a dû transborder tout son studio, ça nous a pris beaucoup de temps mais le confinement nous a permis ensuite de travailler sereinement en studio et tout s’est bien terminé

Joël : Que t’inspire la scène française actuelle ?

Florent : Pas grand-chose, il y a des grands groupes qui trustent le devant de la scène et les groupes comme nous ont du mal à se faire entendre. Heureusement que des médias comme toi s’intéressent à nous, mais on a du mal à se faire une place au soleil et cela dure depuis longtemps. Heureusement aussi que le public metal et les fans sont des fidèles, ils viennent aux concerts, ils achètent le merchandising, les disques même si parfois ils n’ont pas de platine. (Rires). Quand j’avais quinze piges je voyais des publicités à la télé pour le dernier album de FAITH NO MORE, tout ça n’existe plus maintenant et c’est d’autant plus dur pour les groupes émergents.

Joël : Peut-on classer 6.33 dans l’expérimental metal intelligent ?

Florent : Écoutes, j’en ai deux devant moi qui hochent de la tête en disant pas mal, mais ils ont l’air de préférer fun prog-core.

Joël : Quel est ton morceau préféré dans ce nouvel album ?

Florent : je crois que c’est Rabbit in the Hat, c’est un morceau qui m’émeut et me fout des frissons à chaque fois que je l’écoute, j’ai même une copine très garage core qui est venue me dire que le morceau lui avait tiré une larmichette. (Rires).

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WTH : L’expérience » Hellfest at Home » t’a-t-elle plu ? Le feriez-vous ou bien attendriez-vous pour préparer une vraie tournée quand cela sera possible ?

Florent :  Oui on le ferait parce que faire un Hellfest, même dans ces conditions cela serait pour nous extraordinaire. Mais on a fait un capta live enregistré pour un festival en novembre, il y avait quelques amis derrière les caméras et on s’est éclatés pour tout donner à ceux qui verront ce streaming dans une salle. Pour ce qui est des tournées les choses sont difficiles actuellement toutes les salles sont overbookées jusqu’en septembre 2022, alors on va faire des premières parties et ensuite quand l’horizon se dégagera on passera par chez toi, parce que la scène, c’est pour ça que l’on fait de la musique, c’est pour échanger avec un public. Néanmoins l’expérience a permis aux fans d’avoir quelque chose, même si l’exercice est extrêmement difficile dans des grandes scènes sans public

Joël : Un dernier mot pour les fans et les lecteurs de WTH ?

Florent : Merci de suivre des gens qui sont passionnés, prenez une heure pour écouter l’album, prenez du plaisir, espérons que plein de gens comme toi flasheront sur l’album et lui donneront la résonance qu’il mérite.

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